Les lignages de Caïn

Figure honnie par excellence, Caïn s’est vu attribuer une descendance pléthorique bien supérieure à celle que lui confère la Bible au chapitre 4 de la Genèse (17-22). Longtemps cependant, en raison du déluge, Caïn n’a fait figure que d’ancêtre symbolique censé avoir éradiqué l’ensemble de ses descendants, avant que les théories sur un déluge partiel ou celle d’un mariage entre Caïnites et enfants de Noé, généralement Cham, ne permettent de faire vivre le lignage de Caïn jusqu’aux temps contemporains. Caïn est ainsi tour à tour l’ancêtre des races monstrueuses – surtout quand la marque de Caïn est associée à des cornes ou à une déformation physique, des démons – en particulier quand il est affirmé que Caïn lui-même ne serait pas l’enfant d’Adam mais celui du serpent ou qu’il serait le fils d’Adam et de sa première femme Lillith, ou encore des Juifs par croisement symbolique des martyrs d’Abel et de Jésus et des conséquences de ceux-ci : l’errance pour Caïn comme pour le peuple juif afin de témoigner de leurs fautes.