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ReLRace

Elus de Dieu

Le peuple élu d'Ulster

<a href="/items/browse?advanced%5B0%5D%5Belement_id%5D=50&advanced%5B0%5D%5Btype%5D=is+exactly&advanced%5B0%5D%5Bterms%5D=Solemn+Ligue+and+Convenant+for+Reformation+and+defence+of+Religion...">Solemn Ligue and Convenant for Reformation and defence of Religion...</a>

A partir du XVIIe siècle et la fondation de la Plantation d’Ulster, dans le cadre de la colonisation de l’Irlande par la couronne anglais, se forge, auprès de la population protestante, une culture d’alliance. Ce « convenanting » conduit les Scots d’Ulster à agir selon une grille conceptuelle inspirée des anciens Hébreux. Comme les Hébreux, Dieu leur a confié une nouvelle terre. Comme les Hébreux ils sont entourés de populations hostiles. Ce destin, similaire à celui des Hébreux de l’Ancien Testament explique leur propension à opérer une distinction nette entre « eux » : un grand ennemi et « nous » : perçu comme un groupe supérieur, induisant à la fois une forme d’exclusivisme et la conviction d’être, sinon le peuple élu de Dieu, du moins un peuple élu. Cette séparation, conforme aux injonctions de l’Ancien Testament demandant aux Hébreux de ne pas se mêler aux Cananéens, explique aussi la construction des fermes fortifiées caractéristiques, les bawns, pendant les deux premiers siècles de la colonisation, ainsi que l’absence de tentative de convertir les catholiques irlandais. Au XIXe siècle, l’urbanisation accompagnant l’industrialisation renforce encore la ségrégation religieuse. L’Etat d’Irlande du Nord, créé en 1920, se conçoit comme l’Etat du peuple élu et légifère en ce sens. Il faut attendre les années 1960 pour que, conjointement, les effets du mouvement pour les droits civiques irlandais et la sécularisation de la société fissurent peu à peu l’édifice. La croyance en une élection divine pour les protestants d’Ulster ne persiste aujourd’hui que dans les marges de la société.