The mission of the African methodism to the darker races
Succédant à la tribune à son confrère l'évêque Benjamin W. Arnett (1838-1906), Derrick précise que le méthodisme afro-américain a une mission sacrée à l’égard des darker races :
The African Methodist Episcopal church is the most powerful as well as the most effective religious organization for the moral, mental and spiritual development that is to be found on the face of the globe among the darker races; looked to as she is as the great spiritual source from which the sons and the daughters are to receive light. Her leading object is the general interest of the dark man.
Selon Derrick, les darker races sont liées par un héritage commun : l’Égypte biblique, cette terre où Abraham a séjourné, où Jacob est mort, où Moïse est né, où Marie et Joseph ont trouvé un asile, cette terre d’où sont issus les arts et les sciences antiques. Asiatiques et Africains seraient ainsi les fiers enfants de l’Égypte.
L’expression darker races émerge ainsi comme le produit d’une contre-généalogie méthodiste qui fait de l’Égypte ancienne un maillon prestigieux entre Cham, le fils maudit de Noé, et les peuples non-blancs, les colored people. Cette contre-généalogie s’est formée au début du XIXe siècle, sous la plume d’un jeune afro-jamaïcain de dix-huit ans, William George Smith, alors étudiant à l’école de médecine de l’Université de l’Etat de New York.