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Généalogie africaine
Droits :
domaine public
Source
Gallica.bnf.fr (1836/08/15)
Citer ce document
Smith, William George “Généalogie africaine”, RelRace, item créé par Baptiste Bonnefoy, dernier accès le 21 Nov. 2024.
Contributeur
Baptiste Bonnefoy
Collection
Sujet
Chinois et Africains partagent une même origine
Mots-clés
Description
Dans cet article érudit, William G. Smith offre une première contre-généalogie raciale fondée sur la Table des peuples. Il cherche à y démontrer l'appartenance des Chinois et des Africains à un seul et même peuple, héritiers d'anciennes colonies de la prestigieuse Égypte biblique.
Auteur
William George Smith
Date
1836/08/15
Éditeur
Port-au-Prince : Le Républicain. Recueil scientifique et littéraire.
Langue
fr
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Généalogie Africaine (traduit de l’anglais de W.G. Smith)
Nous entreprenons dans cet article une matière qui, quelque imparfaitement exécutée qu’elle soit, ne manquera pas, nous espérons, d'intéresser nos lecteurs. Il doit être certainement intéressant pour le jeune haïtien de savoir de quelle race, de quel pays et de quelle famille il descend originairement ; la plupart des habitans du monde, et un grand nombre même parmi les nations les plus civilisées, sont encore à éclairer sur ce point. Cette ignorance, dit l’évêque Berkley, est due principalement « aux barbari transmontani » et autres nations du nord, qui à divers intervalles inondèrent l'Europe, laissant partout un mélange de leur race, à tel point que nul ne sait d'où il tire son origine, si c'est de la Scythie ou de l'Asie, d'une nation civilisée ou barbare. Les guerres et les invasions ont contribué à augmenter cette ignorance en même temps qu'elles ont détruit ou transplanté les habitans de beaucoup de contrées ; et entre autres causes accidentelles, nous pouvons très raisonnablement faire remonter à ces deux fléaux la grande variété de teint que l'on rencontre de nos jours.
Les historiens Perses et Hindous, appuyés de leurs traditions soutiennent positivement, que l'homme était originairement noir, ou de ce teint brun foncé propre à toutes les nations de l'orient, où l'homme se propagea d'abord ; tandis que ceux de l'Europe, avec une égale plausibilité, ont prétendu que l’homme était originairement blanc. La couleur primitive étant entièrement enveloppée d’obscurité, nous laisserons ce point à la discussion des savants et nous bornons dans notre essai à montrer à l’africain de quelle race, de quel pays et de quelle famille il descend originairement, et de lui indiquer les nations avec lesquels il est lié.
Il est certain que le nom primitif de l’Égypte était Misraim de Misraïm, Mésoraïm ou Metsoraïm comme l’explique le savant Bachart dans le 4e livre de sa géographie sacrée ainsi que Mr. Dupin (histoire de l’ancien testament chap. 4), et autres.
Tous les anciens auteurs s’accordent à dire que jadis l’Égypte fut le pays le plus riche et le plus heureux du monde, que les sciences y étaient approfondies longtemps avant le patriarche Abraham : car, comme le dit l’évêque de Meaux et d’autres historiens, les Égyptiens parvinrent à un tel degré de perfection dans les arts et les sciences, même dans les temps les plus reculés, que Moïse y fut instruit, que Triptolème fondateur de l’agriculture y puisa les connaissances qu’il répandit au dehors ; que Bacchus que la postérité a déifié, et qui le premier enseigna l’art de convertir en vin le jus de raisin, vint de l’Égypte ou de la Libie qui l’avoisine ; que Pythagore et la plupart des savants grecs, suivant Hérodote, y voyagèrent pour y être instruits par ses prêtres : et c’est un fait avéré que la jeunesse grecque et romaine, d’une condition élevée, y complétaient leur éducation. Tellement était grande la supériorité de leurs connaissances sur celles de toutes les autres nations !
Si nous sommes entrés dans tant d’observations, c’est que nous voulons d’abord établir un principe, afin qu’il soit évident pour nos lecteurs que, malgré l’état déplorable et dégradant où est tombé l’africain durant le cours des siècles, il est néanmoins le descendant de ce peuple jadis illustre auquel l’orgueilleux Européen, tout disposé qu’il est à mépriser la race nègre, est directement redevable des arts, des sciences et même de la parole . Enpolème, ancien auteur tiré des monuments de Babylone et conservé par Eusèbe, dit dans le 9e livre, que d’après les babyloniens, le premier homme était Bélus, le même que Kronos ou Saturne ou Noé, d’où vint Ham ou Cham, père de Chanaan et de Misraïm, le premier s’établit en Égypte avec sa famille et fut le père de ce peuple. D’après Diodore de Sicile et les recherches plus récentes de Guérin du Rocher, publiées dans le 17e siècle, le premier roi d’Égypte se nomma Ménès ou Né que les écrivains sacrés prononcèrent Noé.
Bachart et Hérodote disent que ces égyptiens avaient les cheveux courts, noirs et frisés ; que leurs traits variaient suivant les tribus ou nomes, mais que sous tout autre rapport, ils se ressemblaient les uns aux autres. Cette ressemblance dérivait de leur commune origine que des alliances étrangères n’avaient point encore corrompue. Il est évidemment prouvé que l’africain, quoique depuis longtemps dégradé par l’esclavage, victime de la fraude, de la duplicité et du crime, descend néanmoins de Ham, ou Cham, fils de Noé, et par conséquent prit racine de ces habitans jadis … de Sésostris et de Mœris. L’africain de la côte d’or que l’on accuse si généralement de toutes sortes d’infidélités et que le vil calomniateur représente comme mort à toutes les qualités nobles, stupide et incapable d’avancement moral est certainement fils de ces égyptiens que les anciens s’efforcèrent vainement de surpasser en savoir, et que les modernes ont à peine atteint dans la culture des sciences. Des auteurs et particulièrement des théologiens ont supposé que ce fut à l’époque de la confusion des langues, un siècle environ après le déluge, que certaines tribus de la famille humaine pénétrèrent de l’Égypte dans le continent africain à travers les déserts. Ceci n’est pas probable, parce que, à cette époque, en quelque nombre qu’ils fussent, ils eussent trouvé dans tout le pays contigu d’immenses étendues de terres encore inhabitées, quoique très productives, et fournissant de riches pâturage aux troupeaux. Mais étayé des meilleures autorités, nous disons, qu’environ 400 ans après le déluge, il y eut une grande révolution en Égypte et dans le pays environnant. Il est aussi certain qu’il y avait en Égypte des rois du temps d’Abraham, et les historiens s’accordent à dire que ces rois étaient les impies Hiksoes, ou Rikloes dont Josephe parle dans son « Contra Appina » livre 2, et dit que les égyptiens les méprisaient et les détestaient à tel point qu’ils les désignaient par un mot qui signifiait dans leur langue Roi pasteur ou Roi des bêtes. De plus, la haine des égyptiens contre ces rois pasteurs était si vive, qu’un grand nombre parmi eux abandonna leur pays et chercha asile dans le lieu le plus reculé. Il paraîtrait donc que ce fut pendant cette invasion des hicksoes, que les Mezzoranians ou anciens égyptiens, incroyablement persécutés et opprimés, furent enfin contraints de quitter la terre de leurs ancêtres, quoiqu’elle leur fût devenue chère par la nature et les traditions des temps passés. Chassés par un ennemi aussi terrible que les rois pasteurs dont les noms même leur étaient devenus un épouvantail, plein de mépris pour leur coutume diabolique et de terreur, pour leur mœurs féroces, ils sortirent de leur pays, par tribus entières, cherchant à l’aventure un asile paisible dans les contrées les plus lointaines. C’est alors que deux ou plusieurs tribus de ce peuple malheureux, errant sans vue fixe, traversent les déserts, formèrent bientôt une colonie, et plus tard pénétrèrent plus avant dans l’intérieur, en même temps que d’autres tribus du même peuple, à peu près à cette même époque, entrèrent aussi en Chine . Le temps et une suite de circonstances accidentelles opèrent des différentes manières sur les formes extérieures et physiques de la conformation de l’homme, aussi bien que sur la matière universelle. Mais quelques différentes que paraissent la conformation physique du chinois comparée à celle du naturel de la Nigritie ou de la Guinée, nous les croyons un seul et même peuple. La seule difficulté sensible, dit l’évêque Berkley, est de savoir comment ils se transportèrent de l’Égypte en Chine. Cette difficulté est surmontable. De temps immémorial les égyptiens ont du indispensablement se servirent de bateaux d’une espèce quelconque, à cause du débordement périodique du Nil, et aussi pour traverser les diverse branches entre lesquelles ce fleuve renommé se divise dans la basse Égypte. Ils connurent ainsi la navigation : c’est un fait depuis longtemps décidé.
Tous les auteurs pensent unanimement qu’ils étaient d’habiles navigateurs avant les Grecs dont le premier navire fut l’Argo, construit par Jason pour transporter de la Colchide la Toison d’Or ; et Jason lui-même, d’après Euripide, avait aussi appris des égyptiens la navigation et l’art de construire les vaisseaux.
Nous n’avons encore qu’à rappeler que l’Égypte est borné au nord par la méditerranée, au sud par la Nubie, à l’est par le golfe arabique, la mer rouge et l’Isthme de Suez, et à l’ouest par les déserts de Fezzan. Maintenant il n’est pas bien difficile de prouver par diverse circonstances corroborantes que la Chine était originairement une colonie d’Égyptiens qui s’aventurèrent par mer à l’invasion des hicksoes. Bachart, l’Evêque Berkley et d’autres autorités également estimables pensent que ces égyptiens s’embarquèrent sur la mer rouge ou la petite mer et furent emportés au-delà du golfe persique, dans l’Inde ou en Cochinchine, d’où ils pénétrèrent plus avant dans le continent de l’Asie. Des siècles et une suite de circonstances favorables ont contribué très naturellement à changer ou à modifier chez eux quelques traits saillants, néanmoins il en est resté assez d’autres qui par la comparaison, ont fourni d’amples preuves suivant Volney et Buchanan, 1° que les chinois, les coptes et les habitants de l’intérieur de l’Afrique sont tous descendants de Mesraïm, un des fils de Ham, Cham ou Chamia. L’évêque Berkley si souvent invoqué, dit : « Il est positif, nonobstant l’immense distance qui existe entre la Chine et l’Égypte, que les Chinois vinrent originairement de ce dernier pays, à peu près 400 ans après le déluge », ce qui correspond à l’ère de l’invasion dont les auteurs sacrés et profanes font si souvent mention. Et quiconque comparera les contes donnés par Hérodote et par le savant Évêque de Meaux dans la troisième partie de son histoire universelle, sur la manière de vivre, les mœurs et les coutumes des anciens habitans du Nil et de ceux de la Chine, les trouvera conformes sous tous les rapports essentiels ; comme par exemple : 1° leur antiquité vantée ; 2° leur connaissance précoce des arts ; 3° leur vénération pour les savants de leur propre nation ; 4° leur politique particulière et la forme patriarcale de leur gouvernement ; 5° le soin donné à l’agriculture, leur industrie et l’intelligence développé par eux dans le perfectionnement de cette branche ; 6° la révérence des enfants envers leurs parents, leur respect par les vieillards et l’autorité absolue des parents sur leurs enfants ; 7° leurs cérémonies funèbres ; 8° leurs visites annuelles aux tombeaux de leurs ancêtres ; 9° leurs habitudes pacifiques, leurs cérémonies mystérieuses et religieuses. Josephe, dans son livre « Contra Appina » a distingué deux langues chez les anciens égyptiens, l’une sacrée et pleine de mystère comme le cabala des juifs, ou le shaster de l’Inde, et l’autre commune, les mots étant composés de monosyllabes et arrangés comme ceux des chinois. Hérodote nous dit encore dans son Euterpe, livre 2 : « que les égyptiens prétendent être les premiers habitans de la terre ; qu’ils étaient extrêmement fiers, méprisants intérieurement toutes les autres nations, qu’ils considéraient peu au-dessus des brutes ». Ce ne sont pas moins là les traits les plus saillants du caractère chinois dans Paul, qui écrivit dans le 13e siècle, et le père Kircher disent que les Chinois ont un dicton qui prouve combien ils sont orgueilleux et le peu de cas qu’ils font de toutes les autres nations. C’est, disent-ils : « que Dieu les créa avec deux yeux tandis qu’il n’en a donné qu’un seul aux autres peuples ». De plus, il est certain que les égyptiens mariaient leurs proches parents pour ne pas corrompre leurs noms, ou mélanger leurs tribus ; c’est ainsi qu’agissaient les chinois pour ne point souiller, disent-ils, leur sang par d’autres mélanges. Les chinois croient aussi à la métempsycose ou transmigration des âmes ; opinion très ancienne qui vient primitivement de l’Égypte, d’où Pythagore l’apporta dans la Grèce. Il est bien connu que les anciens égyptiens adoraient le soleil longtemps avant que les divinités Apis, Isis et Ambis furent introduits chez eux par leurs envahisseurs idolâtres ; et les Chinois, jusque vers 600 ans avant Jésus Christ, époque à laquelle les dogmes épicuriens de Laotse et de Foe se répandirent chez eux, adoraient aussi les cieux, comme on le voit dans la condamnation des jésuites par le pape CLÉMENT XI. Et enfin la grande prédilection que le peuple chinois montre pour les jardins artificiels sur les toits de leurs maisons (les horti Pensiles des Babyloniens) qui sont communs en Égypte jusqu’à ce jour ; leur préférence marquée pour la navigation interne ; leurs canaux et leur passion pour les lacs artificiels, celui de Mœris par exemple égalant par l’étendue de son exécution le yun leang ou canal royal en Chine ; leurs emblèmes et leurs hiéroglyphes ; les divisions de leur territoire que les voyageurs ont trouvé s’accordent avec les nomes ou anciennes divisions de l’Égypte ; tout corrobore notre opinions que l’Empire chinois a du être une colonie d’Egyptien ; que ceux-ci s’éloignèrent des rives du Nil pendant l’invasion de l’Égypte par les hicksoes, et arrivèrent en Cochinchine, avec le temps pénétrèrent plus avant dans le continent de l’Asie, y établirent ce vaste empire et ont ainsi conservé intactes leurs lois et coutumes primitives.
Jusqu’ici nous avons essayé de rendre évident à nos lecteurs, que quelque grande que soit la différence de leur état national actuel, l’africain et le chinois sont un même peuple, et habitèrent d’abord le même pays ; que la même calamité nationale qui chassa l’un de l’Egypte dans la Chine força aussi l’autre à chercher un asile dans les régions moins favorisées de l’Afrique . Les chinois ont échappé à la rapacité des Européens et ont survécu aux ravages du tems, tandis que des siècles ont témoigné de leurs tort, de leurs injustices envers les malheureux africains.
Nous entreprenons dans cet article une matière qui, quelque imparfaitement exécutée qu’elle soit, ne manquera pas, nous espérons, d'intéresser nos lecteurs. Il doit être certainement intéressant pour le jeune haïtien de savoir de quelle race, de quel pays et de quelle famille il descend originairement ; la plupart des habitans du monde, et un grand nombre même parmi les nations les plus civilisées, sont encore à éclairer sur ce point. Cette ignorance, dit l’évêque Berkley, est due principalement « aux barbari transmontani » et autres nations du nord, qui à divers intervalles inondèrent l'Europe, laissant partout un mélange de leur race, à tel point que nul ne sait d'où il tire son origine, si c'est de la Scythie ou de l'Asie, d'une nation civilisée ou barbare. Les guerres et les invasions ont contribué à augmenter cette ignorance en même temps qu'elles ont détruit ou transplanté les habitans de beaucoup de contrées ; et entre autres causes accidentelles, nous pouvons très raisonnablement faire remonter à ces deux fléaux la grande variété de teint que l'on rencontre de nos jours.
Les historiens Perses et Hindous, appuyés de leurs traditions soutiennent positivement, que l'homme était originairement noir, ou de ce teint brun foncé propre à toutes les nations de l'orient, où l'homme se propagea d'abord ; tandis que ceux de l'Europe, avec une égale plausibilité, ont prétendu que l’homme était originairement blanc. La couleur primitive étant entièrement enveloppée d’obscurité, nous laisserons ce point à la discussion des savants et nous bornons dans notre essai à montrer à l’africain de quelle race, de quel pays et de quelle famille il descend originairement, et de lui indiquer les nations avec lesquels il est lié.
Il est certain que le nom primitif de l’Égypte était Misraim de Misraïm, Mésoraïm ou Metsoraïm comme l’explique le savant Bachart dans le 4e livre de sa géographie sacrée ainsi que Mr. Dupin (histoire de l’ancien testament chap. 4), et autres.
Tous les anciens auteurs s’accordent à dire que jadis l’Égypte fut le pays le plus riche et le plus heureux du monde, que les sciences y étaient approfondies longtemps avant le patriarche Abraham : car, comme le dit l’évêque de Meaux et d’autres historiens, les Égyptiens parvinrent à un tel degré de perfection dans les arts et les sciences, même dans les temps les plus reculés, que Moïse y fut instruit, que Triptolème fondateur de l’agriculture y puisa les connaissances qu’il répandit au dehors ; que Bacchus que la postérité a déifié, et qui le premier enseigna l’art de convertir en vin le jus de raisin, vint de l’Égypte ou de la Libie qui l’avoisine ; que Pythagore et la plupart des savants grecs, suivant Hérodote, y voyagèrent pour y être instruits par ses prêtres : et c’est un fait avéré que la jeunesse grecque et romaine, d’une condition élevée, y complétaient leur éducation. Tellement était grande la supériorité de leurs connaissances sur celles de toutes les autres nations !
Si nous sommes entrés dans tant d’observations, c’est que nous voulons d’abord établir un principe, afin qu’il soit évident pour nos lecteurs que, malgré l’état déplorable et dégradant où est tombé l’africain durant le cours des siècles, il est néanmoins le descendant de ce peuple jadis illustre auquel l’orgueilleux Européen, tout disposé qu’il est à mépriser la race nègre, est directement redevable des arts, des sciences et même de la parole . Enpolème, ancien auteur tiré des monuments de Babylone et conservé par Eusèbe, dit dans le 9e livre, que d’après les babyloniens, le premier homme était Bélus, le même que Kronos ou Saturne ou Noé, d’où vint Ham ou Cham, père de Chanaan et de Misraïm, le premier s’établit en Égypte avec sa famille et fut le père de ce peuple. D’après Diodore de Sicile et les recherches plus récentes de Guérin du Rocher, publiées dans le 17e siècle, le premier roi d’Égypte se nomma Ménès ou Né que les écrivains sacrés prononcèrent Noé.
Bachart et Hérodote disent que ces égyptiens avaient les cheveux courts, noirs et frisés ; que leurs traits variaient suivant les tribus ou nomes, mais que sous tout autre rapport, ils se ressemblaient les uns aux autres. Cette ressemblance dérivait de leur commune origine que des alliances étrangères n’avaient point encore corrompue. Il est évidemment prouvé que l’africain, quoique depuis longtemps dégradé par l’esclavage, victime de la fraude, de la duplicité et du crime, descend néanmoins de Ham, ou Cham, fils de Noé, et par conséquent prit racine de ces habitans jadis … de Sésostris et de Mœris. L’africain de la côte d’or que l’on accuse si généralement de toutes sortes d’infidélités et que le vil calomniateur représente comme mort à toutes les qualités nobles, stupide et incapable d’avancement moral est certainement fils de ces égyptiens que les anciens s’efforcèrent vainement de surpasser en savoir, et que les modernes ont à peine atteint dans la culture des sciences. Des auteurs et particulièrement des théologiens ont supposé que ce fut à l’époque de la confusion des langues, un siècle environ après le déluge, que certaines tribus de la famille humaine pénétrèrent de l’Égypte dans le continent africain à travers les déserts. Ceci n’est pas probable, parce que, à cette époque, en quelque nombre qu’ils fussent, ils eussent trouvé dans tout le pays contigu d’immenses étendues de terres encore inhabitées, quoique très productives, et fournissant de riches pâturage aux troupeaux. Mais étayé des meilleures autorités, nous disons, qu’environ 400 ans après le déluge, il y eut une grande révolution en Égypte et dans le pays environnant. Il est aussi certain qu’il y avait en Égypte des rois du temps d’Abraham, et les historiens s’accordent à dire que ces rois étaient les impies Hiksoes, ou Rikloes dont Josephe parle dans son « Contra Appina » livre 2, et dit que les égyptiens les méprisaient et les détestaient à tel point qu’ils les désignaient par un mot qui signifiait dans leur langue Roi pasteur ou Roi des bêtes. De plus, la haine des égyptiens contre ces rois pasteurs était si vive, qu’un grand nombre parmi eux abandonna leur pays et chercha asile dans le lieu le plus reculé. Il paraîtrait donc que ce fut pendant cette invasion des hicksoes, que les Mezzoranians ou anciens égyptiens, incroyablement persécutés et opprimés, furent enfin contraints de quitter la terre de leurs ancêtres, quoiqu’elle leur fût devenue chère par la nature et les traditions des temps passés. Chassés par un ennemi aussi terrible que les rois pasteurs dont les noms même leur étaient devenus un épouvantail, plein de mépris pour leur coutume diabolique et de terreur, pour leur mœurs féroces, ils sortirent de leur pays, par tribus entières, cherchant à l’aventure un asile paisible dans les contrées les plus lointaines. C’est alors que deux ou plusieurs tribus de ce peuple malheureux, errant sans vue fixe, traversent les déserts, formèrent bientôt une colonie, et plus tard pénétrèrent plus avant dans l’intérieur, en même temps que d’autres tribus du même peuple, à peu près à cette même époque, entrèrent aussi en Chine . Le temps et une suite de circonstances accidentelles opèrent des différentes manières sur les formes extérieures et physiques de la conformation de l’homme, aussi bien que sur la matière universelle. Mais quelques différentes que paraissent la conformation physique du chinois comparée à celle du naturel de la Nigritie ou de la Guinée, nous les croyons un seul et même peuple. La seule difficulté sensible, dit l’évêque Berkley, est de savoir comment ils se transportèrent de l’Égypte en Chine. Cette difficulté est surmontable. De temps immémorial les égyptiens ont du indispensablement se servirent de bateaux d’une espèce quelconque, à cause du débordement périodique du Nil, et aussi pour traverser les diverse branches entre lesquelles ce fleuve renommé se divise dans la basse Égypte. Ils connurent ainsi la navigation : c’est un fait depuis longtemps décidé.
Tous les auteurs pensent unanimement qu’ils étaient d’habiles navigateurs avant les Grecs dont le premier navire fut l’Argo, construit par Jason pour transporter de la Colchide la Toison d’Or ; et Jason lui-même, d’après Euripide, avait aussi appris des égyptiens la navigation et l’art de construire les vaisseaux.
Nous n’avons encore qu’à rappeler que l’Égypte est borné au nord par la méditerranée, au sud par la Nubie, à l’est par le golfe arabique, la mer rouge et l’Isthme de Suez, et à l’ouest par les déserts de Fezzan. Maintenant il n’est pas bien difficile de prouver par diverse circonstances corroborantes que la Chine était originairement une colonie d’Égyptiens qui s’aventurèrent par mer à l’invasion des hicksoes. Bachart, l’Evêque Berkley et d’autres autorités également estimables pensent que ces égyptiens s’embarquèrent sur la mer rouge ou la petite mer et furent emportés au-delà du golfe persique, dans l’Inde ou en Cochinchine, d’où ils pénétrèrent plus avant dans le continent de l’Asie. Des siècles et une suite de circonstances favorables ont contribué très naturellement à changer ou à modifier chez eux quelques traits saillants, néanmoins il en est resté assez d’autres qui par la comparaison, ont fourni d’amples preuves suivant Volney et Buchanan, 1° que les chinois, les coptes et les habitants de l’intérieur de l’Afrique sont tous descendants de Mesraïm, un des fils de Ham, Cham ou Chamia. L’évêque Berkley si souvent invoqué, dit : « Il est positif, nonobstant l’immense distance qui existe entre la Chine et l’Égypte, que les Chinois vinrent originairement de ce dernier pays, à peu près 400 ans après le déluge », ce qui correspond à l’ère de l’invasion dont les auteurs sacrés et profanes font si souvent mention. Et quiconque comparera les contes donnés par Hérodote et par le savant Évêque de Meaux dans la troisième partie de son histoire universelle, sur la manière de vivre, les mœurs et les coutumes des anciens habitans du Nil et de ceux de la Chine, les trouvera conformes sous tous les rapports essentiels ; comme par exemple : 1° leur antiquité vantée ; 2° leur connaissance précoce des arts ; 3° leur vénération pour les savants de leur propre nation ; 4° leur politique particulière et la forme patriarcale de leur gouvernement ; 5° le soin donné à l’agriculture, leur industrie et l’intelligence développé par eux dans le perfectionnement de cette branche ; 6° la révérence des enfants envers leurs parents, leur respect par les vieillards et l’autorité absolue des parents sur leurs enfants ; 7° leurs cérémonies funèbres ; 8° leurs visites annuelles aux tombeaux de leurs ancêtres ; 9° leurs habitudes pacifiques, leurs cérémonies mystérieuses et religieuses. Josephe, dans son livre « Contra Appina » a distingué deux langues chez les anciens égyptiens, l’une sacrée et pleine de mystère comme le cabala des juifs, ou le shaster de l’Inde, et l’autre commune, les mots étant composés de monosyllabes et arrangés comme ceux des chinois. Hérodote nous dit encore dans son Euterpe, livre 2 : « que les égyptiens prétendent être les premiers habitans de la terre ; qu’ils étaient extrêmement fiers, méprisants intérieurement toutes les autres nations, qu’ils considéraient peu au-dessus des brutes ». Ce ne sont pas moins là les traits les plus saillants du caractère chinois dans Paul, qui écrivit dans le 13e siècle, et le père Kircher disent que les Chinois ont un dicton qui prouve combien ils sont orgueilleux et le peu de cas qu’ils font de toutes les autres nations. C’est, disent-ils : « que Dieu les créa avec deux yeux tandis qu’il n’en a donné qu’un seul aux autres peuples ». De plus, il est certain que les égyptiens mariaient leurs proches parents pour ne pas corrompre leurs noms, ou mélanger leurs tribus ; c’est ainsi qu’agissaient les chinois pour ne point souiller, disent-ils, leur sang par d’autres mélanges. Les chinois croient aussi à la métempsycose ou transmigration des âmes ; opinion très ancienne qui vient primitivement de l’Égypte, d’où Pythagore l’apporta dans la Grèce. Il est bien connu que les anciens égyptiens adoraient le soleil longtemps avant que les divinités Apis, Isis et Ambis furent introduits chez eux par leurs envahisseurs idolâtres ; et les Chinois, jusque vers 600 ans avant Jésus Christ, époque à laquelle les dogmes épicuriens de Laotse et de Foe se répandirent chez eux, adoraient aussi les cieux, comme on le voit dans la condamnation des jésuites par le pape CLÉMENT XI. Et enfin la grande prédilection que le peuple chinois montre pour les jardins artificiels sur les toits de leurs maisons (les horti Pensiles des Babyloniens) qui sont communs en Égypte jusqu’à ce jour ; leur préférence marquée pour la navigation interne ; leurs canaux et leur passion pour les lacs artificiels, celui de Mœris par exemple égalant par l’étendue de son exécution le yun leang ou canal royal en Chine ; leurs emblèmes et leurs hiéroglyphes ; les divisions de leur territoire que les voyageurs ont trouvé s’accordent avec les nomes ou anciennes divisions de l’Égypte ; tout corrobore notre opinions que l’Empire chinois a du être une colonie d’Egyptien ; que ceux-ci s’éloignèrent des rives du Nil pendant l’invasion de l’Égypte par les hicksoes, et arrivèrent en Cochinchine, avec le temps pénétrèrent plus avant dans le continent de l’Asie, y établirent ce vaste empire et ont ainsi conservé intactes leurs lois et coutumes primitives.
Jusqu’ici nous avons essayé de rendre évident à nos lecteurs, que quelque grande que soit la différence de leur état national actuel, l’africain et le chinois sont un même peuple, et habitèrent d’abord le même pays ; que la même calamité nationale qui chassa l’un de l’Egypte dans la Chine força aussi l’autre à chercher un asile dans les régions moins favorisées de l’Afrique . Les chinois ont échappé à la rapacité des Européens et ont survécu aux ravages du tems, tandis que des siècles ont témoigné de leurs tort, de leurs injustices envers les malheureux africains.