La carte de la chronique de Nuremberg

La Chronique de Nuremberg s'inscrit dans le genre des chroniques universelles, très commun au Moyen Âge mêlant reprise du récit biblique et histoire profane selon la règle des huit âges du monde. Richement illustrée, la Chronique de Nuremberg constitue, à l'époque des incunables, une prouesse technique dans sa capacité à intégrer textes et illustrations en couleurs. La carte présentée ci-contre est typique du XV^e siècle où les représentations du monde rompent avec le système T-O pour renouer avec les projections ptolémaïques. Elle ne comporte cependant aucune coordonnée et reste donc dans un registre figuratif. Elle conserve également l'idée d'une tripartition du monde en associant les enfants de Noé aux trois parties du monde peuplées par leurs descendances respectives et présente en marge une série de personnages fantastiques censés habiter les confins du monde connu. Au cours de l'époque moderne, à l'exception de quelques exemples marquants comme la mappemonde de Hondius ou la carte de Kircher, les productions tendent à faire de moins en moins de place au symbolisme et à ne plus faire figurer Sem, Cham et Japhet.