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Antiquités juives - Livre I - Chap. 4 à 6
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Flavius Josèphe “Antiquités juives - Livre I - Chap. 4 à 6”, RelRace, , dernier accès le 23 Nov. 2024.
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Le rire de Cham
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Dans les Antiquités juives, Flavius Josèphe reprend le récit biblique et l’agrémente. Il introduit ainsi le rire de Cham et propose à travers sa relecture de la Table des peuples une géographie du Ier siècle d'après la Bible.
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Chapitre IV
La tour que les fils de Noé édifièrent en outrage à Dieu ; Dieu confond leurs langues ; l’endroit où ce fait eu lieu s’est appelé Babylone.
1. Les fils de Noé dans la plaine de Sennaar. - 2. Nemrod. - 3, La Tour de Babel.
1[94]. [109] Les enfants de Noé au nombre de trois, Sèm(as), Japheth(as) et Cham(as), étaient nés cent ans avant le déluge ; les premiers, ils descendirent des montagnes[95] vers les plaines et y établirent leur demeure. Comme les autres craignaient fort d'habiter les plaines à cause du déluge[96] et hésitaient à la pensée de descendre des hauteurs, ils leur rendirent courage et leur persuadèrent de suivre leur exemple. La plaine où ils les établirent d'abord s'appelle Sennaar[97]. Dieu leur recommanda[98], s'ils se multipliaient, d'envoyer des colonies ailleurs, pour éviter les querelles mutuelles et de cultiver de grandes terres pour jouir de leurs fruits en abondance ; mais par aveuglement ils n'écoutèrent point Dieu, et, en conséquence, ils furent précipités dans des calamités qui leur firent sentir leur erreur. En effet, comme ils avaient une floraison nombreuse de jeunes gens, Dieu leur conseilla de nouveau de détacher une colonie ; mais eux, sans songer qu'ils tenaient leurs biens de la bienveillance divine, et attribuant à leur force personnelle l'origine de toute leur abondance, n'obéissaient pas. A leur désobéissance ils ajoutèrent même le soupçon que Dieu leur tendait un piège en les poussant à émigrer, afin que, divisés, il pût les maîtriser plus aisément.
2[99]. [113] Celui qui les exalta ainsi jusqu'à outrager et mépriser Dieu fut Nemrod (Nébrôdès)[100], petit-fils de Cham, fils de Noé, homme audacieux, d'une grande vigueur physique ; il leur persuade d'attribuer la cause de leur bonheur, non pas à Dieu, mais à leur seule valeur et peu à peu transforme l'état de choses en une tyrannie. Il estimait que le seul moyen de détacher les hommes de la crainte de Dieu[101], c'était qu'ils s'en remissent toujours à sa propre puissance. Il promet de les défendre contre une seconde punition de Dieu qui veut inonder la terre : il construira[102] une tour assez haute pour que les eaux ne puissent s'élever jusqu'à elle et il vengera même la mort de leurs pères[103].
3. [115] Le peuple était tout disposé à suivre les avis de Nemrod, considérant l'obéissance à Dieu comme une servitude ; ils se mirent à édifier la tour avec une ardeur infatigable, sans se ralentir dans leur travail ; elle s'éleva plus vite qu'on n'eût supposé, grâce à la multitude des bras. Mais elle était si formidablement massive que la hauteur en semblait amoindrie. On la construisait en briques cuites, reliées ensemble par du bitume pour les empêcher de s'écrouler. Voyant leur folle entreprise, Dieu ne crut pas devoir les exterminer complètement, puisque même la destruction des premiers hommes n’avait pu assagir leurs descendants ; mais il suscita la discorde parmi eux en leur faisant parler des langues différentes, de sorte que, grâce à cette variété d'idiomes, ils ne pouvaient plus se comprendre les uns les autres. L'endroit où ils bâtirent la tour s'appelle maintenant Babylone, par suite de la confusion introduite dans un langage primitivement intelligible à tous : les Hébreux rendent « confusion » par le mot babel[104]. La Sibylle fait aussi mention de cette tour et de la confusion des langues dans ces termes[105] : « Alors que tous les hommes parlaient la même langue, quelques-uns édifièrent une tour extrêmement haute, pensant s'élever par là jusqu'au ciel. Mais les dieux envoyèrent des ouragans, renversèrent la tour et donnèrent un langage spécial à chacun ; de là vient le nom de Babylone attribué à la ville ». Quant à la plaine appelée Sennaar en Babylonie, Hestiée en parle en ces termes : « Les prêtres qui échappèrent, emportant les objets sacrés de Zeus Enyalios[106], s'en vinrent en Sennaar de Babylonie ».
Chapitre V
Les descendant de Noé se répandent par toute la terre.
1[107]. [120] A partir de ce moment, ils se dispersent par suite de la diversité des langues[108] et fondent des colonies de toutes parts : chacun prenait le pays qui s'offrait à lui et où Dieu le conduisait[109], de sorte que tous les continents furent peuplés, tant à l'intérieur des terres qu'au bord de la mer ; il en est même qui traversèrent la mer sur des vaisseaux pour peupler les îles. Quelques-unes parmi les nations conservent encore les noms qui leur viennent de leurs fondateurs, d'autres les ont changés, d'autres encore les ont modulés pour les faire mieux entendre de ceux qui venaient s'établir chez eux. Ce sont les Grecs qui ont été les auteurs de ces changements. Devenus les maîtres à des époques ultérieures, ils ont voulu s'approprier même les gloires du passé, décorant les nations de noms qui leur fussent intelligibles et leur imposant leurs formes de gouvernement, comme si ces nations étaient issues d'eux-mêmes.
Chapitre VI
Chaque race reçoit son nom d’après son fondateur.
1. Peuples issus de Japheth. - 2. Peuples issus de Cham. - 3 Malédiction de Cham. - 4. Peuples issus de Sem. - 5. Origine des Hébreux.
1[110]. [122] Les enfants de Noé[111] eurent des fils qu'on honora en donnant leurs noms aux pays[112] où l'on venait s'établir. Japheth, fils de Noé, eut sept fils ; ils commencèrent à habiter depuis les monts Tauros et Amanos et s'avancèrent en Asie jusqu'au fleuve Tanaïs et en Europe jusqu'à Gadeïra (Cadix), occupant le territoire qu'ils rencontraient et où personne ne les avait précédés ; ils donnèrent leurs noms à ces contrées. Ceux que les Grecs appellent aujourd'hui Gaulois, on les nomma Gomariens, parce qu'ils avaient été fondés par Gomar(ès)[113]. Magog(ès) fonda les Magogiens, appelés ainsi de son nom, et que les Grecs nomment Scythes. Deux autres fils de Japheth, Javan(ès) et Mados[114], donnèrent naissance, celui-ci aux Madéens, - les Mèdes selon les Grecs, - celui-là à l'Ionie et à tous les Grecs. Thobel(os) fonde les Thobéliens, qu'on appelle aujourd'hui Ibères. Les Mosochènes, fondés par Mosoch(os)[115], s'appellent aujourd'hui Cappadociens ; de leur ancienne dénomination un vestige subsiste : ils ont encore une ville du nom de Mazaca, ce qui indique, pour qui comprend, que tel était autrefois le nom de tout le peuple. Thiras[116] donna son nom aux Thiriens, qu'il gouvernait ; les Grecs en ont fait les Thraces. Telles sont les nations fondées par les fils de Japheth. Gomar(ès) eut trois fils : Aschanaz(os) fonda les Aschanaziens, que les Grecs aujourd'hui appellent Réginiens (?) ; Riphath(ès) les Riphathéens, aujourd'hui Paphlagoniens ; Thorgam(ès)[117], les Thorgaméens, qu'il plut aux Grecs d'appeler Phrygiens. Javan, fils de Japheth, eut aussi trois fils : Élisas donna son nom aux Eliséens, qu'il gouvernait, - ils s'appellent aujourd'hui Eoliens ; Tharsos[118] aux Tharsiens ; c'était le nom antique de la Cilicie : la preuve en est que la plus importante de ses villes, qui en est la capitale, s'appelle Tarse, par le changement du Th en T. Chéthim(os)[119] eut l'île de Chéthima, aujourd'hui Cypre ; de là le nom de Chéthim donné par les hébreux à toutes les îles et à la plupart des contrées maritimes ; j’invoque en témoignage l’une des villes de Cypre qui a réussi à garder cette appellation ; ceux qui l'ont hellénisée l'ont appelée Kition, ce qui diffère à peine du nom de Chetim[120]. Telles sont les contrées possédées par les fils et les petits-fils de Japhet. Une chose que les Grecs ignorent sans doute et que j’ajoute avant de reprendre mon récit où je l'ai laissé, c'est que ces noms sont arrangés à la façon des Grecs, pour l'agrément de mes lecteurs ; dans notre pays, ils n’ont pas cette forme-là : leur structure et leur terminaison reste toujours semblable à elle-même ; ainsi Nôchos se dit Noé[121], et le nom conserve la même terminaison à tous les cas.
2. [130] Les enfants de Cham occupèrent les pays qui s'étendent depuis la Syrie et les monts Amanos et Liban jusqu'à la mer (Méditerranée) d'une part, et jusqu'à l'Océan de l'astre. Les noms de quelques-uns de ces pays se sont perdus tout à fait ; d'autres, altérés ou changés en d'autres noms sont méconnaissables ; peu se sont gardés intégralement. Des quatre fils de Cham, l'un, Chous(os), a vu son nom épargné par les siècles : les Éthiopiens, ses sujets, s'appellent eux-mêmes encore aujourd'hui et sont appelés par tout le monde en Asie Chouséens. Les Mestréens, eux aussi, ont vu leur nom demeurer, car nous appelons tous, dans ces pays, l'Égypte Mestré et les Égyptiens Mestréens. Phout(ès)[122] fonda la Libye et nomma de son nom les habitants Phoutiens. Il y a même un fleuve dans le pays des Maures qui a ce nom : plusieurs historiens grecs en font mention, ainsi que du pays qu'il baigne, la Phouté. Mais ce pays a changé de nom ; celui qu'il a aujourd'hui vient d'un des fils de Mestraïm[123], Libys[124] ; je dirai prochainement pourquoi on en est venu à l'appeler aussi Afrique. Chanaan(os)[125], quatrième fils de Cham, s'établit dans le pays qui est aujourd'hui la Judée ; il l'appela de son nom Chananée. Ces fils de Cham eurent des fils à leur tour. Chous en eut six : Sabas donna naissance aux Sabéens, Évilas aux Éviléens, les Gétules d'aujourd'hui ; Sabath(ès)[126] aux Sabathéniens, que les Grecs appellent Astabariens ; Sabacathas[127] aux Sabacathéniens ; Regmos[128] fonda les Regméens ; il eut deux fils : Joudad(as)[129] qui fonda les Joudadéens, peuple de l'Éthiopie occidentale, auxquels il donna son nom ; Sabéos les Sabéens. Nemrod, fils de Chous, resta parmi les Babyloniens, dont il fut le tyran, comme je l'ai déjà indiqué antérieurement. Mestraïm eut huit fils, qui occupèrent tous les pays qui s'étendent depuis Gaza jusqu'à l'Égypte; Phylistin(os) est le seul dont le pays ait conservé le nom ; les Grecs appellent, en effet, Palestine la part qui lui échut. Quant aux autres, Loudiim(os), Enémétiim(os) et Labiim(os)[130], qui seul s'établit en Libye et donna ainsi son nom à la contrée, Nédem(os)[131], Phéthrosim(os)[132], Chesloïm(os) et Chephthorim(os)[133], on ne sait rien d'eux, hormis leurs noms ; car la guerre éthiopienne dont nous parlerons plus tard[134] a ruiné leurs villes, Chanaan eut aussi des fils : Sidon, qui bâtit en Phénicie une ville, à laquelle il donna son nom et que les Grecs encore aujourd'hui nomment Sidon ; Amathous[135], qui bâtit Amathous, que ses habitants appellent encore aujourd'hui Amathe (Hamath) ; les Macédoniens l'ont appelée Épiphanie du nom d'un des épigones. Aroudaios eut l'île d'Arados[136] ; Arucéos[137] habitait Arcé dans le Liban. Des sept autres, Evéos, Chetlaios[138], Jebouséos, Amorréos, Gergéséos, signés dans les Saintes Écritures : les hébreux détruisirent leurs villes, et voici la raison de leurs malheurs.
3[139]. [140] Après le déluge, la terre étant revenue à sa nature primitive, Noé se mit à l’œuvre et y planta la vigne. Quand les fruits parvinrent à maturité, il les vendangea au moment opportun ; le vin étant prêt, il fit un sacrifice et se livra à de grands festins. Ivre, il s’endort et reste étendu dans un état de nudité indécente. Le plus jeune de ses fils l'aperçoit et le montre en raillant à ses frères ; ceux-ci enveloppent leur père d'une couverture. Noé, ayant appris ce qui s'était passé, fait des promesses de bonheur à ses deux fils aînés ; quant à Cham, à cause de sa parenté avec lui il ne le maudit pas, mais il maudit ses descendants. La plupart des fils de Cham échappèrent cependant à cette malédiction ; seuls les fils de Chanaan furent atteints par Dieu. C'est de quoi je parlerai par la suite.
4[140]. [143] Sem, le troisième fils de Noé, eut cinq fils, qui habitèrent l'Asie jusqu'à l'océan Indien, en commençant à partir de l'Euphrate. Élam(os) eut pour descendants les Élaméens, ancêtres des Perses. Assour(as) fonde la ville de Ninos et donne son nom a son peuple, les Assyriens, qui eurent une fortune exceptionnelle. Arphaxad(ès) nomma ses sujets Arphaxadéens ; ce sont les Chaldéens d'aujourd'hui. Aram(os) fut le chef des Araméens, que les Grecs appellent Syriens ; ceux qu'ils appellent aujourd'hui Lydiens étaient autrefois les Loudiens, fondés par Loud(as)[141]. Des quatre fils d'Aram(os), l'une Ous(os), fonde la Trachonitide et Damas, située entre la Palestine et la Cœlé-Syrie. Oul(os) fonde l'Arménie, Gather(os) les Bactriens, Mésas[142] les Mésanéens; leur ville s'appelle aujourd'hui Spasinou Charax. Arphaxadès fut père de Salès[143] et celui-ci d'Hébér(os). D'après son nom, les Judéens étaient appelé Hébreux dans le principe. Hébér fut père de Jouctas et de Phaléc(os), qui fut appelé ainsi parce qu'il naquit lors du partage des territoires : phalec, Hébreu, veut dire partage. Ce Jouctas, fils d'Hébér, eut pour fils Elmôdad(os), Saléph(os), Azermôth(ès)[144], Iraês[145], Adôram(os), Aizèl(os), Déclas, Ebal(os)[146], Abimaë(los), Sabeus, Ophairès, Evilalès, Jôbab(os). Ceux-ci, à partir du fleuve Côphen, habitent quelques parties de l'Inde et de la Sérique, qui y confine.
Voilà ce qu'on peut rapporter des enfants de Sem.
5[147]. [148] Je vais maintenant parler des Hébreux. Phalec, fils d'Hébér, eut pour fils Ragav(os)[148] ; de Ragav naquit Séroug(os), de Séroug Nachôr(ès), de Nachôr Tharros[149] ; celui-ci devint père d'Abram (Abramos)[150], qui est le dixième à partir de Noé et qui naquit 992 ans[151] après le déluge. Tharros fut père d'Abram à 70 ans ; Nachôr avait 120 ans quand il engendra Tharros et Séroug, 132 quand il eut Nachôr ; Ragav engendra Séroug à 130 ans ; Phalec avait le même âge quand il eut Ragav ; Hébér, à l'âge de 434 ans, engendra Phalec ; il était né lui-même de Salès quand celui-ci avait 130 ans. Salès naquit d'Arphaxad quand celui-ci était âgé de 135 ans; Arphaxad était fils de Sem et était né 12 ans après le déluge[152].
Abram eut des frères, Nachôr(ès) et Aran(ès). Aran laissa un fils, Lôt(os), et des filles, Sarra[153] et Melcha ; il mourut en Chaldée dans la ville d'Our dite des Chaldéens[154] ; on montre encore son sépulcre aujourd'hui. Nachôr épousa sa nièce Melcha, Abram sa nièce Sarra[155]. Tharros ayant conçu de l'aversion pour la Chaldée à cause de la mort d'Aran, ils vont tous s'établir à Charran en Mésopotamie ; Tharros y meurt ; on l'y enterre ; il avait vécu 205 ans. La durée de la vie des hommes se raccourcissait déjà ; elle diminua jusqu'à la naissance de Moïse, avec lequel la limite de l'existence fut fixée par Dieu à 120 ans ; c'est précisément l'âge que vécut Moïse[156], Nachôr[157] eut huit fils de Melcha, Oux(os), Baoux(os)[158], Mathouël(os)[159], Chazam(os)[160], Azav(os), Iadelphas, Iadaphas[161], Bathouël(os) : ce sont les fils légitimes de Nachôr. Tabéos[162], Gadam(os), Taavos et Machas[163] lui naquirent de sa concubine Rouma. Bathouël, un des fils légitimes de Nachôr, eut une fille, Rébecca, et un fils, Laban(os).
[94] Genèse, IX, 18.
[95] On ne sait d'où Josèphe a puisé ce renseignement. La phrase qui suit « comme les autres craignaient » est étrange. Quels sont ces autres ? La famille de Noé survivait seule à cette époque. D'après la suite, il semble qu'il soit ici parlé des descendants de Noé ; mais comment peuvent-ils être contemporains de Sem, Cham et Japhet ? D'après le Pirké R. Gen., ch. XI, tous les hommes s'en vont habiter la plaine de Sennaar.
[96] Cette explication n'a pas d'origine explicite dans la Bible. Le Pirké Rabbi El., ch. XI, dit aussi que les hommes craignaient un nouveau déluge à l'époque de Nemrod qui régnait sur eux.
[97] Genèse, XI, 2.
[98] Josèphe supplée au moyen d'explications rationalistes au silence de la Genèse sur les causes de la dispersion des premiers hommes lors de l'édification de la tour de Babel. Ces explications sont sans doute personnelles à Josèphe. Le Midrash s'est efforcé aussi, mais par une autre voie, d'éclaircir le mystère du XIe chapitre de la Genèse.
[99] Genèse, X, 8 - XI, 3.
[100] Hébreu, Nemrôd ; LXX et Jubilés, ch. VIII : Νεβρώδ.
[101] Dans une baraïta citée par le Talmud (Pesahim, 94 b ; Hagira, 13 a), R. Yohanan ben Zakkaï (un contemporain de Josèphe) parle de Nemrod qui fomenta la révolte contre le règne de Dieu (il joue sur le mot Nimrod, qui ressemble au mot marad, se révolter).
[102] Sur Nemrod constructeur de la tour de Babel, voir Houllin, 89 a, et Pirké R. El., XXIV, Nemrod fait un discours au peuple pour l'engager à construire une grande ville, afin de se protéger contre un nouveau déluge.
[103] Peut être allusion à la légende que les hommes voulaient alors faire la guerre à Dieu. Sanhedrin, 109 a ; Gen. R., 38; Tanh., ad loc., etc.
[104] Transcription exacte de l'hébreu. Les LXX donnent du mot Babel la même explication que Josèphe : σύγχυσις = confusion.
[105] L. III, § 2 des Oracula Sibyllina, p 84 (éd. Alexandre, Paris, 1869).
[106] Enyalios est ordinairement une épithète d'Arès, une fois de Dionysos : notre texte est le seul, à ma connaissance, où cet adjectif soit accolé au nom de Zeus. Gutschmid proposait de lire, entre grec, Poséidon (comme chez Proclus, sur Cratyle, 88) ; mais il s'agit peut-être du dieu des batailles [T. R.]
[107] Genèse, X, 32.
[108] Ἀλλογλωσσίας. En lisant avec Eusèbe ὁμογλωσσίας, il faudrait traduire : « et, ce groupant d'après la conformité de langage, ils fondent, etc. » (Eusèbe a rattaché par erreur la moitié de la première partie de ce paragraphe à la citation d'Hestiée) [T. R.]
[109] Josèphe semble ici mélanger deux manières de voir touchant l'origine des nations, origine, selon lui, à la fois humaine et divine ; il va, dans le chapitre suivant, combiner les données de la Genèse, où le partage des pays se fait théoriquement, avec ses connaissances géographiques, qui ne sont pas toujours d'accord avec les premières.
[110] Genèse, X, 1.
[111] Pour tout ce chapitre, comparez la traduction araméenne de Ps.-Jonathan sur la Genèse et le Livre des Jubilés, ch. VIII et IX, - Josèphe a peut-être utilisé ce dernier ouvrage, quoique le point de vue soit différent selon les deux auteurs. C'est un tirage au sort qui détermine dans le Livre des Jubilés les établissements ethniques.
[112] Josèphe, comme plusieurs de ses contemporains, prend le mot grec indifféremment au sens de peuple et de province, contrée [T. R.]
[113] LXX : Γαμέρ. Les noms de peuples formés par Josèphe selon ceux des personnages bibliques sont presque tous fictifs.
[114] En hébreu : Yavan, Madaï; LXX : Ἰωυάν, Μαδοί.
[115] En hébreu : Mésech. LXX : Μοσόχ.
[116] LXX : Θείρας; Thïras Hébreu. Ps.-Jonathan et Josèphe sont d'accord pour identifier ce nom de peuple avec celui des Thraces.
[117] Les LXX ont Θοργαμά En hébreu : Thogarma.
[118] LXX : Θάρρασις.En hébreu : Tharsis.
[119] En hébreu : Khitim. Κήτιοι, Kitim ou Kityim dans la Bible est le nom des archipels éloignés, cf. Isaïe, XXII, 1; Jérémie, II, 10; Daniel, XI, 30.
[120] Josèphe cite seulement trois fils de Javan : Élisas, Tharsos et Chéthim. Il y en a un quatrième dans la Genèse, X, 4, Dodanim, ou, selon I Chroni., I, Rodanim; LXX : Ῥόδιοι .
[121] Il résulte de ce curieux passage qu'il est difficile de se rendre compte exactement de la façon dont Josèphe prononçait l'hébreu, les altérations en vue de l'euphonie pouvant affecter le commencement et le corps des mots comme leur terminaison.
[122] LXX, Φούδ; Phout Hébreu.
[123] En hébreu : Miçraïm. LXX : Μερσαίν.
[124] Le même que celui qui est appelé plus loin Libiïm.
[125] En hébreu : Kenaan; LXX : Χαναάν.
[126] LXX : Σαβαθά. En hébreu : Sabtha.
[127]LXX : Σαβαθακά. En hébreu : Sabtecha.
[128] LXX : Ῥεγμά. En hébreu : Ra'mah.
[129] Diffère assez sensiblement de l'hébreu Dedan.LXX : Λαδάν
[130] En hébreu : Loudim, Animim, Lehabim. LXX : Λουδιειμ, Ἐνεμετιείμ, Λαβιείμ.
[131] En hébreu : Naphthouhim. LXX : Νεφθαλείμ.
[132] En hébreu : Pathrousim. LXX : Πατροσυνιείμ
[133] En hébreu : Kaslouhim et Kafthôrim; LXX : Νασμωνιείμ, Φαρθομιείμ. Les Philistins forment dans Josèphe une souche à part, sans lien avec Kaslouhim comme le veut la Gen., X, 14.
[134] Liv. II, X.
[135] En hébreu : Hamati; LXX : Ἀμαθί. L'ordre des noms qui suivent est tout différent dans la Septante et dans l'hébreu.
[136] En hébreu : Arvadi; LXX Ἀραδίος .
[137] En hébreu : Arki; LXX Ἀρουκαῖος.
[138] En hébreu : Hivvi, Heth.
[139] Genèse, IX, 20.
[140] Genèse, X, 22.
[141] Les LXX ont une variante curieuse, ils placent ici Καινᾶν.
[142] En hébreu : Mas ; LXX : Μοσόχ qui semble venu de l'hébreu Mesech.
[143] En hébreu : Sélah. LXX : Σαλά
[144] LXX : Σαπμώθ; hébreu : Hatzarmaveth.
[145] En hébreu : Yarah; LXX : Ιαράχ.
[146] En hébreu : Obal: LXX : Εὐάλ.
[147] Genèse, XI, 10.
[148] En hébreu : Reou.
[149] En hébreu : Thérah. LXX : Θάρρα
[150] Josèphe transcrit de la même façon les deux noms hébreux Abram et Abraham. Lex LXX donnent Ἄβραμ et Ἄβρααμ.
[151] Ce chiffre de 922 est bien le total des chiffres qui suivent. Si donc on admet l'authenticité des chiffres partiels, cette leçon, qui n'est pas celle de tous les manuscrits, est la seule acceptable. Mais il est probable qu'il y a eu interpolation. Quelques manuscrits annoncent d'abord un total de 292 ans, ce qui se rapproche beaucoup du total biblique, qui est de 295. Seulement ces manuscrits donnent ensuite comme les premiers des chiffres qui sont ceux de la Genèse, augmentés chacun de 100 années. Le système de Josèphe semble différer à la fois de celui de la Bible et de celui des LXX, qui introduisent dans la liste des descendants de Sem un Kaïnan, père de Sélah à l'âge de 130 ans. Il faut croire que Josèphe s'est conformé aux indications bibliques pour les noms des fils de Sem et leur succession, mais en les faisant pères 100 ans plus tard que dans la Bible ; ou bien que tout le passage est interpolé ; dans ce cas, il faudrait garder 292 (293 ?) et corriger les chiffres suivants conformément au total.
[152] Genèse, XI, 27
[153] Σάρρα est l'unique transcription du nom hébreu Sarah, d'abord Saraï dans la Genèse jusqu'à XVII, 15. Les LXX ont Σάρα = Saraï et Σάρρα = Sarah. La Genèse donne pour filles à Haran : Milkha et Yiska, La tradition identifie, en effet (Sanh., 69b) Yiskah et Sarah. Josèphe remplace tout simplement l'une par l'autre.
[154] Gen., XI, 8 : Beour Kasdim. Les LXX ont seulement : ἐν τῇ χώρᾳ τῶν Χαλδαίων « dans le pays des Chaldéens ».
[155] La Genèse dit seulement (XI, 29) qu'Abraham épousa Saraï. Pour Josèphe, comme pour la tradition rabbinique, Sara est la fille de Haran et, par conséquent, la nièce d'Abraham.
[156] Confusion de Gen. (VI, 2) avec le fait que Moïse est mort à cet âge.
[157] Genèse, XXII, 20.
[158] En hébreu : Ouz, Bouz. LXX : Οὔζ, Βαύψ
[159] En hébreu : Kemouel. LXX : Καμουήλ
[160] En hébreu : Késed.
[161] En hébreu : Pildasch, Yidlaph. LXX : Φαλδές, Ἰελδάρ
[162] En hébreu : Tébah. LXX : Ταβέα
[163] En hébreu : Tahas, Ma'achak. LXX : Τοχός, Μοχά
IV
(1)[109] Οἱ δὲ Νώχου παῖδες τρεῖς ὄντες Σημᾶς καὶ Ἰαφθᾶς καὶ Χαμᾶς ἔτεσιν ἑκατὸν ἔμπροσθεν τῆς ἐπομβρίας γεγονότες, πρῶτοι κατελθόντες ἀπὸ τῶν ὀρῶν εἰς τὰ πεδία τὴν ἐν τούτοις οἴκησιν ἐποιήσαντο, καὶ τοὺς ἄλλους σφόδρα δεδιότας διὰ τὸν κατακλυσμὸν τὰ πεδία καὶ ὀκνηρῶς ἔχοντας πρὸς τὴν ἀπὸ τῶν ὑψηλῶν τόπων κατάβασιν ἔπεισαν θαρσήσαντας μιμητὰς αὐτῶν γενέσθαι. [110] Καὶ τὸ μὲν πεδίον, εἰς ὃ πρῶτον αὐτοὺς κατῴκισαν, καλεῖται Σεναάρ· τοῦ δὲ θεοῦ κελεύσαντος αὐτοὺς διὰ πολυανθρωπίαν στέλλειν ἀποικίας, ἵνα μὴ στασιάζοιεν πρὸς ἀλλήλους, ἀλλὰ γῆν πολλὴν γεωργοῦντες ἀφθονίας ἀπολαύοιεν τῶν καρπῶν, ὑπὸ ἀμαθίας παρήκουσαν τοῦ θεοῦ καὶ διὰ τοῦτο συμφοραῖς περιπεσόντες ᾔσθοντο τῆς ἁμαρτίας· [111] ἐπεὶ γὰρ ἤνθουν νεότητος πλήθει, πάλιν ὁ θεὸς αὐτοῖς συνεβούλευσε ποιεῖσθαι τὴν ἀποικίαν· οἱ δὲ οὐ κατὰ τὴν εὐμένειαν τὴν ἐκείνου νομίζοντες ἔχειν τὰ ἀγαθά, τὴν δ' ἰσχὺν αὐτοῖς τὴν οἰκείαν αἰτίαν τῆς εὐπορίας ὑπολαμβάνοντες οὐκ ἐπείθοντο. [112] Προσετίθεσαν δὲ τῷ παρακούειν τῆς τοῦ θεοῦ γνώμης καὶ τὸ κατ' ἐπιβουλὴν ὑπονοεῖν εἰς ἀποικίαν αὐτοὺς παρορμᾶν, ἵνα διαιρεθέντες εὐεπιχειρητότεροι γένωνται.
(2)[113] Ἐξῆρέ τε αὐτοὺς πρός τε ὕβριν τοῦ θεοῦ καὶ καταφρόνησιν Ναβρώδης, ὃς υἱωνὸς μὲν ἦν Χάμου τοῦ Νώχου, τολμηρὸς δὲ καὶ κατὰ χεῖρα γενναῖος· ἔπειθεν οὖν αὐτοὺς μὴ τῷ θεῷ διδόναι τὸ δι' ἐκεῖνον εὐδαιμονεῖν, ἀλλὰ τὴν ἰδίαν ἀρετὴν ταῦτα παρέχειν αὐτοῖς ἡγεῖσθαι, [114] καὶ περιίστα δὲ κατ' ὀλίγον εἰς τυραννίδα τὰ πράγματα μόνως οὕτως νομίζων ἀποστήσειν τοὺς ἀνθρώπους τοῦ φόβου τοῦ παρὰ τοῦ θεοῦ, εἰ χρώμενοι τῇ αὐτοῦ δυνάμει διατελοῖεν, ἀμυνεῖσθαί τε τὸν θεὸν πάλιν ἠπείλει τὴν γῆν ἐπικλύσαι θελήσαντα· πύργον γὰρ οἰκοδομήσειν ὑψηλότερον ἢ τὸ ὕδωρ ἀναβῆναι δυνηθείη, μετελεύσεσθαι δὲ καὶ τῆς τῶν προγόνων ἀπωλείας.
(3)[115] Τὸ δὲ πλῆθος πρόθυμον ἦν τοῖς Ναβρώδου ἕπεσθαι δόγμασι δουλείαν ἡγούμενοι τὸ εἴκειν τῷ θεῷ, καὶ τὸν πύργον ᾠκοδόμουν οὐδὲν ἀπολείποντες σπουδῆς οὐδὲ πρὸς τὸ ἔργον ὀκνηρῶς ἔχοντες· ἐλάμβανε δὲ θᾶττον ὕψος ἢ προσεδόκησεν ἄν τις ὑπὸ πολυχειρίας. [116] Τὸ μέντοι πάχος ἦν ἰσχυρὸν τοσοῦτον, ὥσθ' ὑπ' αὐτοῦ μειοῦσθαι τοῖς ὁρῶσι τὸ μῆκος. ᾠκοδομεῖτο δὲ ἐκ πλίνθου ὀπτῆς ἀσφάλτῳ συνδεδεμένης, ὡς ἂν μὴ περιρρέοι. Οὕτως δὲ μεμηνότας αὐτοὺς ὁρῶν ὁ θεὸς ἀφανίσαι μὲν ἐκ παντὸς οὐκ ἔκρινεν, ὅτι μηδ' ὑπὸ τῶν πρώτων ἀπολωλότων σωφρονισθεῖεν, [117] εἰς στάσιν δὲ αὐτοὺς ἐνέβαλεν ἀλλογλώσσους ἀπεργασάμενος καὶ ὑπὸ πολυφωνίας ποιήσας ἑαυτῶν ἀσυνέτους εἶναι. Ὁ δὲ τόπος ἐν ᾧ τὸν πύργον ᾠκοδόμησαν νῦν Βαβυλὼν καλεῖται διὰ τὴν σύγχυσιν τοῦ περὶ τὴν διάλεκτον πρῶτον ἐναργοῦς· Ἑβραῖοι γὰρ τὴν σύγχυσιν βαβὲλ καλοῦσι. [118] Περὶ δὲ τοῦ πύργου τούτου καὶ τῆς ἀλλοφωνίας τῶν ἀνθρώπων μέμνηται καὶ Σίβυλλα λέγουσα οὕτως· “Πάντων ὁμοφώνων ὄντων τῶν ἀνθρώπων πύργον ᾠκοδόμησάν τινες ὑψηλότατον ὡς ἐπὶ τὸν οὐρανὸν ἀναβησόμενοι δι' αὐτοῦ. Οἱ δὲ θεοὶ ἀνέμους ἐπιπέμψαντες ἀνέτρεψαν τὸν πύργον καὶ ἰδίαν ἑκάστῳ φωνὴν ἔδωκαν· καὶ διὰ τοῦτο Βαβυλῶνα συνέβη κληθῆναι τὴν πό [119] λιν.” περὶ δὲ τοῦ πεδίου τοῦ λεγομένου Σεναὰρ ἐν τῇ Βαβυλωνίᾳ χώρᾳ μνημονεύει Ἑστιαῖος λέγων οὕτως· “Τῶν δὲ ἱερέων τοὺς διασωθέντας τὰ τοῦ Ἐνυαλίου Διὸς ἱερώματα λαβόντας εἰς Σεναὰρ τῆς Βαβυλωνίας ἐλθεῖν.”
V
(1)[120] Σκίδνανται δὴ τὸ λοιπὸν ἐντεῦθεν ὑπὸ τῆς ἀλλογλωσσίας τὰς ἀποικίας ποιησάμενοι πανταχοῦ, καὶ γῆν ἕκαστοι κατελάμβανον τὴν ἐντυχοῦσαν καὶ εἰς ἣν αὐτοὺς ἦγεν ὁ θεός, ὡς πληρωθῆναι πᾶσαν αὐτῶν ἤπειρον μεσόγεών τε καὶ παράλιον· εἰσὶ δ' οἳ καὶ περαιωσάμενοι ναυσὶ τὰς νήσους κατῴκησαν. [121] Καὶ τῶν ἐθνῶν ἔνια μὲν διασώζει τὰς ὑπὸ τῶν κτισάντων κειμένας προσηγορίας, ἔνια δὲ καὶ μετέβαλεν, οἱ δὲ καὶ πρὸς τὸ σαφέστερον εἶναι δοκοῦν τοῖς παροικοῦσι τροπὴν ἔλαβον. Ἕλληνες δ' εἰσὶν οἱ τούτου καταστάντες αἴτιοι· ἰσχύσαντες γὰρ ἐν τοῖς ὕστερον ἰδίαν ἐποιήσαντο καὶ τὴν πάλαι δόξαν καλλωπίσαντες τὰ ἔθνη τοῖς ὀνόμασι πρὸς τὸ συνετὸν αὐτοῖς καὶ κόσμον θέμενοι πολιτείας ὡς ἀφ' αὑτῶν γεγονόσιν.
VI
(1)[122] Ἦσαν δὲ τῶν Νώχου παίδων υἱοί, ὧν ἐπὶ τιμῇ τοῖς ἔθνεσι τὰ ὀνόματα ἐπετίθεσαν οἱ γῆν τινα καταλαβόντες. Ἰαφθᾶ μὲν οὖν τοῦ Νώχου παιδὸς ἦσαν ἑπτὰ υἱοί. Κατοικοῦσι δὲ οὗτοι ἀπὸ Ταύρου καὶ Ἀμάνου τῶν ὀρῶν ἀρξάμενοι καὶ προῆλθον ἐπὶ μὲν τῆς Ἀσίας ἄχρι ποταμοῦ Τανάιδος, ἐπὶ δὲ τῆς Εὐρώπης ἕως Γαδείρων γῆν ἣν ἔτυχον καταλαμβάνοντες, καὶ μηδενὸς προκατῳκηκότος τὰ ἔθνη τοῖς αὑτῶν ἐκάλουν ὀνόμασιν. [123] Τοὺς γὰρ νῦν ὑφ' Ἑλλήνων Γαλάτας καλουμένους, Γομαρεῖς δὲ λεγομένους, Γόμαρος ἔκτισε. Μαγώγης δὲ τοὺς ἀπ' αὐτοῦ Μαγώγας ὀνομασθέντας ᾤκισεν, Σκύθας δὲ ὑπ' αὐτῶν προσαγορευομένους. [124] Τῶν δὲ Ἰαφθᾶ παίδων Ἰαυάνου καὶ Μάδου ἀπὸ μὲν τούτου Μαδαῖοι γίνονται ἔθνος, οἳ πρὸς Ἑλλήνων Μῆδοι κέκληνται, ἀπὸ δὲ Ἰαυάνου Ἰωνία καὶ πάντες Ἕλληνες γεγόνασι. Κατοικίζει δὲ καὶ Θεοβήλους Θεόβηλος, οἵτινες ἐν τοῖς νῦν Ἴβηρες καλοῦνται. [125] Καὶ Μεσχῆνοι δὲ ὑπὸ Μέσχου κτισθέντες Καππάδοκες μὲν ἄρτι κέκληνται, τῆς δὲ ἀρχαίας αὐτῶν προσηγορίας σημεῖον δείκνυται· πόλις γάρ ἐστι παρ' αὐτοῖς ἔτι καὶ νῦν Μάζακα, δηλοῦσα τοῖς συνιέναι δυναμένοις οὕτως ποτὲ προσαγορευθὲν πᾶν τὸ ἔθνος. Θείρης δὲ Θείρας μὲν ἐκάλεσεν ὧν ἦρξεν, Ἕλληνες δὲ Θρᾷκας αὐτοὺς μετωνόμασαν. [126] Καὶ τοσαῦτα μὲν ἔθνη ὑπὸ τῶν Ἰαφέθου παίδων κατοικεῖται· Γομάρου δὲ τριῶν υἱῶν γενομένων Ἀσχανάξης μὲν Ἀσχανάξους ᾤκισεν, οἳ νῦν Ῥήγινες ὑπὸ τῶν Ἑλλήνων καλοῦνται, Ῥιφάθης δὲ Ῥιφαθαίους τοὺς Παφλαγόνας λεγομένους, Θυγράμης δὲ Θυγραμαίους, οἳ δόξαν Ἕλλησι Φρύγες ὠνομάσθησαν. [127] Ἰαυάνου δὲ τοῦ Ἰάφθου τριῶν καὶ αὐτοῦ παίδων γενομένων Ἁλισᾶς μὲν Ἁλισαίους ἐκάλεσεν ὧν ἦρχεν, Αἰολεῖς δὲ νῦν εἰσι, Θάρσος δὲ Θαρσεῖς· οὕτως γὰρ ἐκαλεῖτο τὸ παλαιὸν ἡ Κιλικία. Σημεῖον δέ· Ταρσὸς γὰρ παρ' αὐτοῖς τῶν πόλεων ἡ ἀξιολογωτάτη καλεῖται μητρόπολις οὖσα τὸ ταῦ πρὸς τὴν κλῆσιν ἀντὶ τοῦ θῆτα μεταβαλόντων. [128] Χέθιμος δὲ Χέθιμα τὴν νῆσον ἔσχε, Κύπρος αὕτη νῦν καλεῖται, καὶ ἀπ' αὐτῆς νῆσοί τε πᾶσαι καὶ τὰ πλείω τῶν παρὰ θάλατταν Χέθη ὑπὸ Ἑβραίων ὀνομάζεται· μάρτυς δέ μου τῷ λόγῳ μία τῶν ἐν Κύπρῳ πόλεων ἰσχύσασα τὴν προσηγορίαν φυλάξαι· Κίτιον γὰρ ὑπὸ τῶν ἐξελληνισάντων αὐτὴν καλεῖται μηδ' οὕτως διαφυγοῦσα τοῦ Χεθίμου τὸ ὄνομα. Ἰαφθᾶ μὲν δὴ παῖδές τε καὶ υἱωνοὶ τοσαῦτα ἔσχον ἔθνη. [129] Ὃ δ' ἴσως ὑφ' Ἑλλήνων ἀγνοεῖται, τοῦτο προειπὼν τρέψομαι πρὸς τὴν ἀφήγησιν ὧν κατέλιπον. Τὰ γὰρ ὀνόματα διὰ τὸ τῆς γραφῆς εὐπρεπὲς ἡλλήνισται πρὸς ἡδονὴν τῶν ἐντευξομένων· οὐ γὰρ ἐπιχώριος ἡμῖν ὁ τοιοῦτος αὐτῶν τύπος, ἀλλ' ἕν τε αὐτῶν σχῆμα καὶ τελευτὴ μία, Νῶχός τέ τοι Νῶε καλεῖται καὶ τοῦτον τὸν τύπον ἐπὶ παντὸς τηρεῖ σχήματος.
(2)[130] Οἱ δὲ Χάμου παῖδες τὴν ἀπὸ Συρίας καὶ Ἀμάνου καὶ Λιβάνου τῶν ὀρῶν γῆν κατέσχον, ὅσα πρὸς θάλασσαν αὐτῆς ἐτέτραπτο καταλαβόντες καὶ τὰ μέχρι τοῦ ὠκεανοῦ ἐξιδιωσάμενοι· αἱ μέντοι προσηγορίαι τῶν μὲν καὶ παντελῶς ἐξίτηλοι γεγόνασιν, ἐνίων δὲ μεταβαλοῦσαι καὶ μεταρρυθμισθεῖσαι πρὸς ἑτέρας δύσγνωστοι τυγχάνουσιν, ὀλίγοι δὲ οἱ φυλάξαντες ἀκεραίους τὰς προσηγορίας ὑπάρχουσι. [131] Τεσσάρων γὰρ Χάμου παίδων γενομένων Χουσαῖον μὲν οὐδὲν ἔβλαψεν ὁ χρόνος· Αἰθίοπες γὰρ ὧν ἦρξεν ἔτι καὶ νῦν ὑπὸ ἑαυτῶν τε καὶ τῶν ἐν τῇ Ἀσίᾳ πάντων Χουσαῖοι καλοῦνται. [132] Ἐτηρήθη δὲ καὶ Μερσαίοις ἡ κατὰ τὴν προσηγορίαν μνήμη· τὴν γὰρ Αἴγυπτον Μέρσην καὶ Μερσαίους τοὺς Αἰγυπτίους ἅπαντες οἱ ταύτῃ καλοῦμεν. Ἔκτισε δὲ καὶ Φούδης τὴν Λιβύην Φούτους ἀπ' αὐτοῦ καλέσας τοὺς ἐπιχωρίους. [133] Ἔστι δὲ καὶ ποταμὸς ἐν τῇ Μαύρων χώρᾳ τοῦτο ἔχων τὸ ὄνομα, ὅθεν καὶ τοὺς πλείστους τῶν Ἑλληνικῶν ἱστοριογράφων ἔστιν ἰδεῖν μεμνημένους τοῦ ποταμοῦ καὶ τῆς παρακειμένης αὐτῷ χώρας Φούτης λεγομένης. Μετέβαλε δὲ ὃ νῦν αὐτῇ ἐστιν ὄνομα ἀπὸ τῶν Μεσράμου υἱῶν Λίβυος λεγομένου· μετ' οὐ πολὺ δ' ἐροῦμεν τὴν αἰτίαν, δι' ἣν αὐτὴν καὶ Ἀφρικὴν προσαγορεύεσθαι συμβέβηκε. [134] Χαναναῖος δὲ τέταρτος ὢν Χάμου παῖς τὴν νῦν Ἰουδαίαν καλουμένην οἰκίσας ἀπ' αὐτοῦ Χαναναίαν προσηγόρευσεν. Γίνονται δὲ παῖδες ἐξ αὐτῶν Χούσου μὲν ἕξ, ὧν Σάβας μὲν Σαβαίους, Εὐίλας δὲ Εὐιλαίους ἔκτισεν, οἳ νῦν Γαιτοῦλοι λέγονται, Σαβάθης δὲ Σαβαθηνούς, ὀνομάζονται δὲ Ἀστάβαροι παρ' Ἕλλησιν· [135] οἰκίζει δὲ καὶ Σαβάκτας Σαβακτηνούς· Ῥάμος δὲ Ῥαμαίους ᾤκισε καὶ δύο παῖδας ἔσχεν, ὧν Ἰουδάδας μὲν Ἰουδαδαίους Αἰθιοπικὸν ἔθνος τῶν ἑσπερίων οἰκίσας ἐπωνύμους αὐτῷ κατέλιπε, Σαβαίους δὲ Σαβαῖος· Ναβρώδης δὲ Χούσου υἱὸς ὑπομείνας παρὰ Βαβυλωνίοις ἐτυράννησεν, ὡς καὶ πρότερόν μοι δεδήλωται. [136] Τῶν δὲ Μεσραίου παίδων ὀκτὼ γενομένων οἱ πάντες τὴν ἀπὸ Γάζης ἕως Αἰγύπτου γῆν κατέσχον, μόνου δὲ Φυλιστίνου τὴν ἐπωνυμίαν ἡ χώρα διεφύλαξε· Παλαιστίνην γὰρ οἱ Ἕλληνες αὐτοῦ τὴν μοῖραν καλοῦσι. [137] Τῶν δὲ ἄλλων, Λουμαίου καὶ Ἀναμία καὶ Λαβίμου τοῦ μόνου κατοικήσαντος ἐν Λιβύῃ καὶ ὧδε τὴν χώραν ἀπ' αὐτοῦ καλέσαντος, Νεδέμου τε καὶ Πεθρωσίμου καὶ Χεσλοίμου καὶ Χεφθώμου πέρα τῶν ὀνομάτων οὐδὲν ἴσμεν· ὁ γὰρ Αἰθιοπικὸς πόλεμος, περὶ οὗ δηλώσομεν ὕστερον, ἀναστάτους αὐτῶν τὰς πόλεις ἐποίησεν. [138] Ἐγένοντο δὲ καὶ Χαναναίου παῖδες, Σιδώνιος, ὃς καὶ πόλιν ἐπώνυμον ἔκτισεν ἐν τῇ Φοινίκῃ, Σιδὼν δ' ὑφ' Ἑλλήνων καλεῖται· Ἀμαθοῦς δὲ Ἀμάθουν κατῴκισεν, ἥτις ἔστι καὶ νῦν ὑπὸ μὲν τῶν ἐπιχωρίων Ἀμάθη καλουμένη, Μακεδόνες δ' αὐτὴν Ἐπιφάνειαν ἀφ' ἑνὸς τῶν ἐπιγόνων ἐπωνόμασαν· Ἀρουδαῖος δὲ Ἄραδον τὴν νῆσον ἔσχεν· Ἀρουκαῖος δὲ Ἄρκην τὴν ἐν τῷ Λιβάνῳ. [139] Τῶν δὲ ἄλλων ἑπτά, Εὐαίου Χετταίου Ἰεβουσαίου Ἀμορραίου Γεργεσαίου Σειναίου Σαμαραίου, πλὴν τῶν ὀνομάτων ἐν ταῖς ἱεραῖς βίβλοις οὐδὲν ἔχομεν· Ἑβραῖοι γὰρ αὐτῶν ἀνέστησαν τὰς πόλεις ἐκ τοιαύτης αἰτίας ἐν συμφορᾷ γενομένας·
(3)[140] Νῶχος μετὰ τὴν ἐπομβρίαν τῆς γῆς κατασταθείσης εἰς τὴν αὐτῆς φύσιν ἐπ' ἔργα χωρεῖ καὶ καταφυτεύσας αὐτὴν ἀμπέλοις, ἡνίκα τοῦ καρποῦ τελεσφορηθέντος καθ' ὥραν ἐτρύγησε καὶ παρῆν εἰς χρῆσιν ὁ οἶνος, θύσας ἐν εὐωχίαις ἦν. [141] Μεθυσθεὶς δὲ εἰς ὕπνον καταφέρεται καὶ γεγυμνωμένος παρακόσμως ἔκειτο. Θεασάμενος δὲ αὐτὸν ὁ νεώτατος τῶν παίδων τοῖς ἀδελφοῖς ἐπιγελῶν δείκνυσιν· οἱ δὲ περιστέλλουσι τὸν πατέρα. [142] Καὶ Νῶχος αἰσθόμενος τοῖς μὲν ἄλλοις παισὶν εὐδαιμονίαν εὔχεται, τῷ δὲ Χαμᾷ διὰ τὴν συγγένειαν αὐτῷ μὲν οὐ κατηράσατο, τοῖς δ' ἐγγόνοις αὐτοῦ· καὶ τῶν ἄλλων διαπεφευγότων τὴν ἀρὰν τοὺς Χαναναίου παῖδας μέτεισιν ὁ θεός. Καὶ περὶ μὲν τούτων ἐν τοῖς ἑξῆς ἐροῦμεν.
(4)[143] Σημᾷ δὲ τῷ τρίτῳ τῶν Νώχου υἱῶν πέντε γίνονται παῖδες, οἳ τὴν μέχρι τοῦ κατ' Ἰνδίαν ὠκεανοῦ κατοικοῦσιν Ἀσίαν ἀπ' Εὐφράτου τὴν ἀρχὴν πεποιημένοι. Ἔλυμος μὲν γὰρ Ἐλυμαίους Περσῶν ὄντας ἀρχηγέτας κατέλιπεν· Ἀσσούρας δὲ Νίνον οἰκίζει πόλιν καὶ τοὺς ὑπηκόους Ἀσσυρίους ἐπωνόμασεν, οἳ μάλιστα εὐδαιμόνησαν· [144] Ἀρφαξάδης δὲ τοὺς νῦν Χαλδαίους καλουμένους Ἀρφαξαδαίους ὠνόμασεν ἄρξας αὐτῶν· Ἀραμαίους δὲ Ἄραμος ἔσχεν, οὓς Ἕλληνες Σύρους προσαγορεύουσιν· οὓς δὲ Λυδοὺς νῦν καλοῦσι, Λούδους δὲ τότε, Λούδας ἔκτισε. [145] Τῶν δὲ Ἀράμου παίδων τεσσάρων ὄντων Οὔσης μὲν κτίζει τὴν Τραχωνῖτιν καὶ Δαμασκόν, μέση δ' ἐστὶ τῆς Παλαιστίνης καὶ κοίλης Συρίας· Ἀρμενίαν δὲ Ὄτρος, καὶ Γεθέρης Βακτριανούς, Μήσας δὲ Μησαναίους, Σπασίνου Χάραξ ἐν τοῖς νῦν καλεῖται. [146] Ἀρφαξάδου δὲ παῖς γίνεται Σάλης, τοῦ δὲ Ἕβερος, ἀφ' οὗ τοὺς Ἰουδαίους Ἑβραίους ἀρχῆθεν ἐκάλουν· Ἕβερος δὲ Ἰούκταν καὶ Φάλεγον ἐγέννησεν· ἐκλήθη δὲ Φάλεγος, ἐπειδὴ κατὰ τὸν ἀποδασμὸν τῶν οἰκήσεων τίκτεται· φαλὲκ γὰρ τὸν μερισμὸν Ἑβραῖοι καλοῦσιν. [147] Ἰούκτᾳ δὲ τῶν Ἑβέρου παίδων ἦσαν υἱοὶ Ἐλμόδαδος Σάλεφος Ἀζερμώθης Εἰράης Ἐδώραμος Οὐζάλης Δαήλης Ἤβαλος Ἀβιμάηλος Σάφας Ὀφίρης Εὐίλης Ἰόβηλος. Οὗτοι ἀπὸ Κωφῆνος ποταμοῦ τῆς Ἰνδικῆς καὶ τῆς πρὸς αὐτῇ Σηρίας τινὰ κατοικοῦσι. Ταῦτα μὲν περὶ τῶν Σημᾶ παίδων ἱστορήσθω.
(5)[148] Ποιήσομαι δὲ περὶ Ἑβραίων τὸν λόγον· Φαλέγου γὰρ τοῦ Ἑβέρου γίνεται παῖς Ῥεούς· τούτου δὲ Σεροῦγος, ᾧ Ναχώρης υἱὸς τίκτεται· τούτου δὲ Θέρρος· πατὴρ δὲ οὗτος Ἁβράμου γίνεται, ὃς δέκατος μέν ἐστιν ἀπὸ Νώχου, δευτέρῳ δ' ἔτει καὶ ἐνενηκοστῷ πρὸς ἐνακοσίοις μετὰ τὴν ἐπομβρίαν ἐγένετο. [149] Θέρρος μὲν γὰρ ἑβδομηκοστῷ ποιεῖται τὸν Ἅβραμον· Ναχώρης δὲ Θέρρον εἰκοστὸν αὐτὸς [ἔτος] καὶ ἑκατοστὸν ἤδη γεγονὼς ἐγέννησε· Σερούγῳ δὲ Ναχώρης τίκτεται περὶ ἔτος δεύτερον καὶ τριακοστὸν καὶ ἑκατοστόν· Ῥοῦμος δὲ Σεροῦγον ἔτη τριάκοντα γεγονὼς πρὸς τοῖς ἑκατόν· ἐν δὲ τοῖς αὐτοῖς ἔτεσι καὶ Ῥοῦμον Φάλεγος ἔσχεν· [150] Ἕβερος δὲ τετάρτῳ καὶ τριακοστῷ πρὸς τοῖς ἑκατὸν γεννᾷ Φάλεγον γεννηθεὶς αὐτὸς ὑπὸ Σέλου τριακοστὸν ἔτος ἔχοντος καὶ ἑκατοστόν, ὃν Ἀρφάξαδος ἐτέκνωσε κατὰ πέμπτον καὶ τριακοστὸν ἔτος πρὸς τοῖς ἑκατόν· Σημᾷ δὲ υἱὸς Ἀρφαξάδης ἦν μετὰ ἔτη δώδεκα τῆς ἐπομβρίας γενόμενος. [151] Ἅβραμος δὲ εἶχεν ἀδελφοὺς Ναχώρην καὶ Ἀράνην· τούτων Ἀράνης μὲν υἱὸν καταλιπὼν Λῶτον καὶ Σάρραν καὶ Μελχὰν θυγατέρας ἐν Χαλδαίοις ἀπέθανεν ἐν πόλει Οὐρῆ λεγομένῃ τῶν Χαλδαίων, καὶ τάφος αὐτοῦ μέχρι νῦν δείκνυται. Γαμοῦσι δὲ τὰς ἀδελφιδὰς Μελχὰν μὲν Ναχώρης Σάρραν δὲ Ἅβραμος. [152] Θέρρου δὲ μισήσαντος τὴν Χαλδαίαν διὰ τὸ Ἀράνου πένθος μετοικίζονται πάντες εἰς Χαρρὰν τῆς Μεσοποταμίας, ὅπου καὶ Θέρρον τελευτήσαντα θάπτουσιν ἔτη βιώσαντα πέντε καὶ διακόσια· συνετέμνετο γὰρ ἤδη τοῖς ἀνθρώποις τὸ ζῆν καὶ βραχύτερον ἐγίνετο μέχρι τῆς Μωυσέος γενέσεως, μεθ' ὃν ὅρος ἦν τοῦ ζῆν ἑκατὸν ἔτη πρὸς τοῖς εἴκοσι τοσαῦθ' ὁρίσαντος τοῦ θεοῦ, ὅσα καὶ Μωυσεῖ συνέβη βιῶναι. [153] Ναχώρῃ μὲν οὖν ἐκ τῆς Μελχᾶς ὀκτὼ παῖδες ἐγένοντο, Οὖξος Βαοῦξος Μαουῆλος Ζάχαμος Ἀζαοῦος Ἰαδελφᾶς Ἰαδαφᾶς Βαθουῆλος· οὗτοι μὲν Ναχώρου παῖδες γνήσιοι· Ταβαῖος γὰρ καὶ Γάδαμος καὶ Τααῦος καὶ Μαχᾶς ἐκ Ῥούμας παλλακῆς αὐτῷ γεγόνασι. Βαθουήλῳ δὲ τῶν Ναχώρου γνησίων παίδων γίνεται Ῥεβέκκα θυγάτηρ καὶ Λάβανος υἱός.
La tour que les fils de Noé édifièrent en outrage à Dieu ; Dieu confond leurs langues ; l’endroit où ce fait eu lieu s’est appelé Babylone.
1. Les fils de Noé dans la plaine de Sennaar. - 2. Nemrod. - 3, La Tour de Babel.
1[94]. [109] Les enfants de Noé au nombre de trois, Sèm(as), Japheth(as) et Cham(as), étaient nés cent ans avant le déluge ; les premiers, ils descendirent des montagnes[95] vers les plaines et y établirent leur demeure. Comme les autres craignaient fort d'habiter les plaines à cause du déluge[96] et hésitaient à la pensée de descendre des hauteurs, ils leur rendirent courage et leur persuadèrent de suivre leur exemple. La plaine où ils les établirent d'abord s'appelle Sennaar[97]. Dieu leur recommanda[98], s'ils se multipliaient, d'envoyer des colonies ailleurs, pour éviter les querelles mutuelles et de cultiver de grandes terres pour jouir de leurs fruits en abondance ; mais par aveuglement ils n'écoutèrent point Dieu, et, en conséquence, ils furent précipités dans des calamités qui leur firent sentir leur erreur. En effet, comme ils avaient une floraison nombreuse de jeunes gens, Dieu leur conseilla de nouveau de détacher une colonie ; mais eux, sans songer qu'ils tenaient leurs biens de la bienveillance divine, et attribuant à leur force personnelle l'origine de toute leur abondance, n'obéissaient pas. A leur désobéissance ils ajoutèrent même le soupçon que Dieu leur tendait un piège en les poussant à émigrer, afin que, divisés, il pût les maîtriser plus aisément.
2[99]. [113] Celui qui les exalta ainsi jusqu'à outrager et mépriser Dieu fut Nemrod (Nébrôdès)[100], petit-fils de Cham, fils de Noé, homme audacieux, d'une grande vigueur physique ; il leur persuade d'attribuer la cause de leur bonheur, non pas à Dieu, mais à leur seule valeur et peu à peu transforme l'état de choses en une tyrannie. Il estimait que le seul moyen de détacher les hommes de la crainte de Dieu[101], c'était qu'ils s'en remissent toujours à sa propre puissance. Il promet de les défendre contre une seconde punition de Dieu qui veut inonder la terre : il construira[102] une tour assez haute pour que les eaux ne puissent s'élever jusqu'à elle et il vengera même la mort de leurs pères[103].
3. [115] Le peuple était tout disposé à suivre les avis de Nemrod, considérant l'obéissance à Dieu comme une servitude ; ils se mirent à édifier la tour avec une ardeur infatigable, sans se ralentir dans leur travail ; elle s'éleva plus vite qu'on n'eût supposé, grâce à la multitude des bras. Mais elle était si formidablement massive que la hauteur en semblait amoindrie. On la construisait en briques cuites, reliées ensemble par du bitume pour les empêcher de s'écrouler. Voyant leur folle entreprise, Dieu ne crut pas devoir les exterminer complètement, puisque même la destruction des premiers hommes n’avait pu assagir leurs descendants ; mais il suscita la discorde parmi eux en leur faisant parler des langues différentes, de sorte que, grâce à cette variété d'idiomes, ils ne pouvaient plus se comprendre les uns les autres. L'endroit où ils bâtirent la tour s'appelle maintenant Babylone, par suite de la confusion introduite dans un langage primitivement intelligible à tous : les Hébreux rendent « confusion » par le mot babel[104]. La Sibylle fait aussi mention de cette tour et de la confusion des langues dans ces termes[105] : « Alors que tous les hommes parlaient la même langue, quelques-uns édifièrent une tour extrêmement haute, pensant s'élever par là jusqu'au ciel. Mais les dieux envoyèrent des ouragans, renversèrent la tour et donnèrent un langage spécial à chacun ; de là vient le nom de Babylone attribué à la ville ». Quant à la plaine appelée Sennaar en Babylonie, Hestiée en parle en ces termes : « Les prêtres qui échappèrent, emportant les objets sacrés de Zeus Enyalios[106], s'en vinrent en Sennaar de Babylonie ».
Chapitre V
Les descendant de Noé se répandent par toute la terre.
1[107]. [120] A partir de ce moment, ils se dispersent par suite de la diversité des langues[108] et fondent des colonies de toutes parts : chacun prenait le pays qui s'offrait à lui et où Dieu le conduisait[109], de sorte que tous les continents furent peuplés, tant à l'intérieur des terres qu'au bord de la mer ; il en est même qui traversèrent la mer sur des vaisseaux pour peupler les îles. Quelques-unes parmi les nations conservent encore les noms qui leur viennent de leurs fondateurs, d'autres les ont changés, d'autres encore les ont modulés pour les faire mieux entendre de ceux qui venaient s'établir chez eux. Ce sont les Grecs qui ont été les auteurs de ces changements. Devenus les maîtres à des époques ultérieures, ils ont voulu s'approprier même les gloires du passé, décorant les nations de noms qui leur fussent intelligibles et leur imposant leurs formes de gouvernement, comme si ces nations étaient issues d'eux-mêmes.
Chapitre VI
Chaque race reçoit son nom d’après son fondateur.
1. Peuples issus de Japheth. - 2. Peuples issus de Cham. - 3 Malédiction de Cham. - 4. Peuples issus de Sem. - 5. Origine des Hébreux.
1[110]. [122] Les enfants de Noé[111] eurent des fils qu'on honora en donnant leurs noms aux pays[112] où l'on venait s'établir. Japheth, fils de Noé, eut sept fils ; ils commencèrent à habiter depuis les monts Tauros et Amanos et s'avancèrent en Asie jusqu'au fleuve Tanaïs et en Europe jusqu'à Gadeïra (Cadix), occupant le territoire qu'ils rencontraient et où personne ne les avait précédés ; ils donnèrent leurs noms à ces contrées. Ceux que les Grecs appellent aujourd'hui Gaulois, on les nomma Gomariens, parce qu'ils avaient été fondés par Gomar(ès)[113]. Magog(ès) fonda les Magogiens, appelés ainsi de son nom, et que les Grecs nomment Scythes. Deux autres fils de Japheth, Javan(ès) et Mados[114], donnèrent naissance, celui-ci aux Madéens, - les Mèdes selon les Grecs, - celui-là à l'Ionie et à tous les Grecs. Thobel(os) fonde les Thobéliens, qu'on appelle aujourd'hui Ibères. Les Mosochènes, fondés par Mosoch(os)[115], s'appellent aujourd'hui Cappadociens ; de leur ancienne dénomination un vestige subsiste : ils ont encore une ville du nom de Mazaca, ce qui indique, pour qui comprend, que tel était autrefois le nom de tout le peuple. Thiras[116] donna son nom aux Thiriens, qu'il gouvernait ; les Grecs en ont fait les Thraces. Telles sont les nations fondées par les fils de Japheth. Gomar(ès) eut trois fils : Aschanaz(os) fonda les Aschanaziens, que les Grecs aujourd'hui appellent Réginiens (?) ; Riphath(ès) les Riphathéens, aujourd'hui Paphlagoniens ; Thorgam(ès)[117], les Thorgaméens, qu'il plut aux Grecs d'appeler Phrygiens. Javan, fils de Japheth, eut aussi trois fils : Élisas donna son nom aux Eliséens, qu'il gouvernait, - ils s'appellent aujourd'hui Eoliens ; Tharsos[118] aux Tharsiens ; c'était le nom antique de la Cilicie : la preuve en est que la plus importante de ses villes, qui en est la capitale, s'appelle Tarse, par le changement du Th en T. Chéthim(os)[119] eut l'île de Chéthima, aujourd'hui Cypre ; de là le nom de Chéthim donné par les hébreux à toutes les îles et à la plupart des contrées maritimes ; j’invoque en témoignage l’une des villes de Cypre qui a réussi à garder cette appellation ; ceux qui l'ont hellénisée l'ont appelée Kition, ce qui diffère à peine du nom de Chetim[120]. Telles sont les contrées possédées par les fils et les petits-fils de Japhet. Une chose que les Grecs ignorent sans doute et que j’ajoute avant de reprendre mon récit où je l'ai laissé, c'est que ces noms sont arrangés à la façon des Grecs, pour l'agrément de mes lecteurs ; dans notre pays, ils n’ont pas cette forme-là : leur structure et leur terminaison reste toujours semblable à elle-même ; ainsi Nôchos se dit Noé[121], et le nom conserve la même terminaison à tous les cas.
2. [130] Les enfants de Cham occupèrent les pays qui s'étendent depuis la Syrie et les monts Amanos et Liban jusqu'à la mer (Méditerranée) d'une part, et jusqu'à l'Océan de l'astre. Les noms de quelques-uns de ces pays se sont perdus tout à fait ; d'autres, altérés ou changés en d'autres noms sont méconnaissables ; peu se sont gardés intégralement. Des quatre fils de Cham, l'un, Chous(os), a vu son nom épargné par les siècles : les Éthiopiens, ses sujets, s'appellent eux-mêmes encore aujourd'hui et sont appelés par tout le monde en Asie Chouséens. Les Mestréens, eux aussi, ont vu leur nom demeurer, car nous appelons tous, dans ces pays, l'Égypte Mestré et les Égyptiens Mestréens. Phout(ès)[122] fonda la Libye et nomma de son nom les habitants Phoutiens. Il y a même un fleuve dans le pays des Maures qui a ce nom : plusieurs historiens grecs en font mention, ainsi que du pays qu'il baigne, la Phouté. Mais ce pays a changé de nom ; celui qu'il a aujourd'hui vient d'un des fils de Mestraïm[123], Libys[124] ; je dirai prochainement pourquoi on en est venu à l'appeler aussi Afrique. Chanaan(os)[125], quatrième fils de Cham, s'établit dans le pays qui est aujourd'hui la Judée ; il l'appela de son nom Chananée. Ces fils de Cham eurent des fils à leur tour. Chous en eut six : Sabas donna naissance aux Sabéens, Évilas aux Éviléens, les Gétules d'aujourd'hui ; Sabath(ès)[126] aux Sabathéniens, que les Grecs appellent Astabariens ; Sabacathas[127] aux Sabacathéniens ; Regmos[128] fonda les Regméens ; il eut deux fils : Joudad(as)[129] qui fonda les Joudadéens, peuple de l'Éthiopie occidentale, auxquels il donna son nom ; Sabéos les Sabéens. Nemrod, fils de Chous, resta parmi les Babyloniens, dont il fut le tyran, comme je l'ai déjà indiqué antérieurement. Mestraïm eut huit fils, qui occupèrent tous les pays qui s'étendent depuis Gaza jusqu'à l'Égypte; Phylistin(os) est le seul dont le pays ait conservé le nom ; les Grecs appellent, en effet, Palestine la part qui lui échut. Quant aux autres, Loudiim(os), Enémétiim(os) et Labiim(os)[130], qui seul s'établit en Libye et donna ainsi son nom à la contrée, Nédem(os)[131], Phéthrosim(os)[132], Chesloïm(os) et Chephthorim(os)[133], on ne sait rien d'eux, hormis leurs noms ; car la guerre éthiopienne dont nous parlerons plus tard[134] a ruiné leurs villes, Chanaan eut aussi des fils : Sidon, qui bâtit en Phénicie une ville, à laquelle il donna son nom et que les Grecs encore aujourd'hui nomment Sidon ; Amathous[135], qui bâtit Amathous, que ses habitants appellent encore aujourd'hui Amathe (Hamath) ; les Macédoniens l'ont appelée Épiphanie du nom d'un des épigones. Aroudaios eut l'île d'Arados[136] ; Arucéos[137] habitait Arcé dans le Liban. Des sept autres, Evéos, Chetlaios[138], Jebouséos, Amorréos, Gergéséos, signés dans les Saintes Écritures : les hébreux détruisirent leurs villes, et voici la raison de leurs malheurs.
3[139]. [140] Après le déluge, la terre étant revenue à sa nature primitive, Noé se mit à l’œuvre et y planta la vigne. Quand les fruits parvinrent à maturité, il les vendangea au moment opportun ; le vin étant prêt, il fit un sacrifice et se livra à de grands festins. Ivre, il s’endort et reste étendu dans un état de nudité indécente. Le plus jeune de ses fils l'aperçoit et le montre en raillant à ses frères ; ceux-ci enveloppent leur père d'une couverture. Noé, ayant appris ce qui s'était passé, fait des promesses de bonheur à ses deux fils aînés ; quant à Cham, à cause de sa parenté avec lui il ne le maudit pas, mais il maudit ses descendants. La plupart des fils de Cham échappèrent cependant à cette malédiction ; seuls les fils de Chanaan furent atteints par Dieu. C'est de quoi je parlerai par la suite.
4[140]. [143] Sem, le troisième fils de Noé, eut cinq fils, qui habitèrent l'Asie jusqu'à l'océan Indien, en commençant à partir de l'Euphrate. Élam(os) eut pour descendants les Élaméens, ancêtres des Perses. Assour(as) fonde la ville de Ninos et donne son nom a son peuple, les Assyriens, qui eurent une fortune exceptionnelle. Arphaxad(ès) nomma ses sujets Arphaxadéens ; ce sont les Chaldéens d'aujourd'hui. Aram(os) fut le chef des Araméens, que les Grecs appellent Syriens ; ceux qu'ils appellent aujourd'hui Lydiens étaient autrefois les Loudiens, fondés par Loud(as)[141]. Des quatre fils d'Aram(os), l'une Ous(os), fonde la Trachonitide et Damas, située entre la Palestine et la Cœlé-Syrie. Oul(os) fonde l'Arménie, Gather(os) les Bactriens, Mésas[142] les Mésanéens; leur ville s'appelle aujourd'hui Spasinou Charax. Arphaxadès fut père de Salès[143] et celui-ci d'Hébér(os). D'après son nom, les Judéens étaient appelé Hébreux dans le principe. Hébér fut père de Jouctas et de Phaléc(os), qui fut appelé ainsi parce qu'il naquit lors du partage des territoires : phalec, Hébreu, veut dire partage. Ce Jouctas, fils d'Hébér, eut pour fils Elmôdad(os), Saléph(os), Azermôth(ès)[144], Iraês[145], Adôram(os), Aizèl(os), Déclas, Ebal(os)[146], Abimaë(los), Sabeus, Ophairès, Evilalès, Jôbab(os). Ceux-ci, à partir du fleuve Côphen, habitent quelques parties de l'Inde et de la Sérique, qui y confine.
Voilà ce qu'on peut rapporter des enfants de Sem.
5[147]. [148] Je vais maintenant parler des Hébreux. Phalec, fils d'Hébér, eut pour fils Ragav(os)[148] ; de Ragav naquit Séroug(os), de Séroug Nachôr(ès), de Nachôr Tharros[149] ; celui-ci devint père d'Abram (Abramos)[150], qui est le dixième à partir de Noé et qui naquit 992 ans[151] après le déluge. Tharros fut père d'Abram à 70 ans ; Nachôr avait 120 ans quand il engendra Tharros et Séroug, 132 quand il eut Nachôr ; Ragav engendra Séroug à 130 ans ; Phalec avait le même âge quand il eut Ragav ; Hébér, à l'âge de 434 ans, engendra Phalec ; il était né lui-même de Salès quand celui-ci avait 130 ans. Salès naquit d'Arphaxad quand celui-ci était âgé de 135 ans; Arphaxad était fils de Sem et était né 12 ans après le déluge[152].
Abram eut des frères, Nachôr(ès) et Aran(ès). Aran laissa un fils, Lôt(os), et des filles, Sarra[153] et Melcha ; il mourut en Chaldée dans la ville d'Our dite des Chaldéens[154] ; on montre encore son sépulcre aujourd'hui. Nachôr épousa sa nièce Melcha, Abram sa nièce Sarra[155]. Tharros ayant conçu de l'aversion pour la Chaldée à cause de la mort d'Aran, ils vont tous s'établir à Charran en Mésopotamie ; Tharros y meurt ; on l'y enterre ; il avait vécu 205 ans. La durée de la vie des hommes se raccourcissait déjà ; elle diminua jusqu'à la naissance de Moïse, avec lequel la limite de l'existence fut fixée par Dieu à 120 ans ; c'est précisément l'âge que vécut Moïse[156], Nachôr[157] eut huit fils de Melcha, Oux(os), Baoux(os)[158], Mathouël(os)[159], Chazam(os)[160], Azav(os), Iadelphas, Iadaphas[161], Bathouël(os) : ce sont les fils légitimes de Nachôr. Tabéos[162], Gadam(os), Taavos et Machas[163] lui naquirent de sa concubine Rouma. Bathouël, un des fils légitimes de Nachôr, eut une fille, Rébecca, et un fils, Laban(os).
[94] Genèse, IX, 18.
[95] On ne sait d'où Josèphe a puisé ce renseignement. La phrase qui suit « comme les autres craignaient » est étrange. Quels sont ces autres ? La famille de Noé survivait seule à cette époque. D'après la suite, il semble qu'il soit ici parlé des descendants de Noé ; mais comment peuvent-ils être contemporains de Sem, Cham et Japhet ? D'après le Pirké R. Gen., ch. XI, tous les hommes s'en vont habiter la plaine de Sennaar.
[96] Cette explication n'a pas d'origine explicite dans la Bible. Le Pirké Rabbi El., ch. XI, dit aussi que les hommes craignaient un nouveau déluge à l'époque de Nemrod qui régnait sur eux.
[97] Genèse, XI, 2.
[98] Josèphe supplée au moyen d'explications rationalistes au silence de la Genèse sur les causes de la dispersion des premiers hommes lors de l'édification de la tour de Babel. Ces explications sont sans doute personnelles à Josèphe. Le Midrash s'est efforcé aussi, mais par une autre voie, d'éclaircir le mystère du XIe chapitre de la Genèse.
[99] Genèse, X, 8 - XI, 3.
[100] Hébreu, Nemrôd ; LXX et Jubilés, ch. VIII : Νεβρώδ.
[101] Dans une baraïta citée par le Talmud (Pesahim, 94 b ; Hagira, 13 a), R. Yohanan ben Zakkaï (un contemporain de Josèphe) parle de Nemrod qui fomenta la révolte contre le règne de Dieu (il joue sur le mot Nimrod, qui ressemble au mot marad, se révolter).
[102] Sur Nemrod constructeur de la tour de Babel, voir Houllin, 89 a, et Pirké R. El., XXIV, Nemrod fait un discours au peuple pour l'engager à construire une grande ville, afin de se protéger contre un nouveau déluge.
[103] Peut être allusion à la légende que les hommes voulaient alors faire la guerre à Dieu. Sanhedrin, 109 a ; Gen. R., 38; Tanh., ad loc., etc.
[104] Transcription exacte de l'hébreu. Les LXX donnent du mot Babel la même explication que Josèphe : σύγχυσις = confusion.
[105] L. III, § 2 des Oracula Sibyllina, p 84 (éd. Alexandre, Paris, 1869).
[106] Enyalios est ordinairement une épithète d'Arès, une fois de Dionysos : notre texte est le seul, à ma connaissance, où cet adjectif soit accolé au nom de Zeus. Gutschmid proposait de lire, entre grec, Poséidon (comme chez Proclus, sur Cratyle, 88) ; mais il s'agit peut-être du dieu des batailles [T. R.]
[107] Genèse, X, 32.
[108] Ἀλλογλωσσίας. En lisant avec Eusèbe ὁμογλωσσίας, il faudrait traduire : « et, ce groupant d'après la conformité de langage, ils fondent, etc. » (Eusèbe a rattaché par erreur la moitié de la première partie de ce paragraphe à la citation d'Hestiée) [T. R.]
[109] Josèphe semble ici mélanger deux manières de voir touchant l'origine des nations, origine, selon lui, à la fois humaine et divine ; il va, dans le chapitre suivant, combiner les données de la Genèse, où le partage des pays se fait théoriquement, avec ses connaissances géographiques, qui ne sont pas toujours d'accord avec les premières.
[110] Genèse, X, 1.
[111] Pour tout ce chapitre, comparez la traduction araméenne de Ps.-Jonathan sur la Genèse et le Livre des Jubilés, ch. VIII et IX, - Josèphe a peut-être utilisé ce dernier ouvrage, quoique le point de vue soit différent selon les deux auteurs. C'est un tirage au sort qui détermine dans le Livre des Jubilés les établissements ethniques.
[112] Josèphe, comme plusieurs de ses contemporains, prend le mot grec indifféremment au sens de peuple et de province, contrée [T. R.]
[113] LXX : Γαμέρ. Les noms de peuples formés par Josèphe selon ceux des personnages bibliques sont presque tous fictifs.
[114] En hébreu : Yavan, Madaï; LXX : Ἰωυάν, Μαδοί.
[115] En hébreu : Mésech. LXX : Μοσόχ.
[116] LXX : Θείρας; Thïras Hébreu. Ps.-Jonathan et Josèphe sont d'accord pour identifier ce nom de peuple avec celui des Thraces.
[117] Les LXX ont Θοργαμά En hébreu : Thogarma.
[118] LXX : Θάρρασις.En hébreu : Tharsis.
[119] En hébreu : Khitim. Κήτιοι, Kitim ou Kityim dans la Bible est le nom des archipels éloignés, cf. Isaïe, XXII, 1; Jérémie, II, 10; Daniel, XI, 30.
[120] Josèphe cite seulement trois fils de Javan : Élisas, Tharsos et Chéthim. Il y en a un quatrième dans la Genèse, X, 4, Dodanim, ou, selon I Chroni., I, Rodanim; LXX : Ῥόδιοι .
[121] Il résulte de ce curieux passage qu'il est difficile de se rendre compte exactement de la façon dont Josèphe prononçait l'hébreu, les altérations en vue de l'euphonie pouvant affecter le commencement et le corps des mots comme leur terminaison.
[122] LXX, Φούδ; Phout Hébreu.
[123] En hébreu : Miçraïm. LXX : Μερσαίν.
[124] Le même que celui qui est appelé plus loin Libiïm.
[125] En hébreu : Kenaan; LXX : Χαναάν.
[126] LXX : Σαβαθά. En hébreu : Sabtha.
[127]LXX : Σαβαθακά. En hébreu : Sabtecha.
[128] LXX : Ῥεγμά. En hébreu : Ra'mah.
[129] Diffère assez sensiblement de l'hébreu Dedan.LXX : Λαδάν
[130] En hébreu : Loudim, Animim, Lehabim. LXX : Λουδιειμ, Ἐνεμετιείμ, Λαβιείμ.
[131] En hébreu : Naphthouhim. LXX : Νεφθαλείμ.
[132] En hébreu : Pathrousim. LXX : Πατροσυνιείμ
[133] En hébreu : Kaslouhim et Kafthôrim; LXX : Νασμωνιείμ, Φαρθομιείμ. Les Philistins forment dans Josèphe une souche à part, sans lien avec Kaslouhim comme le veut la Gen., X, 14.
[134] Liv. II, X.
[135] En hébreu : Hamati; LXX : Ἀμαθί. L'ordre des noms qui suivent est tout différent dans la Septante et dans l'hébreu.
[136] En hébreu : Arvadi; LXX Ἀραδίος .
[137] En hébreu : Arki; LXX Ἀρουκαῖος.
[138] En hébreu : Hivvi, Heth.
[139] Genèse, IX, 20.
[140] Genèse, X, 22.
[141] Les LXX ont une variante curieuse, ils placent ici Καινᾶν.
[142] En hébreu : Mas ; LXX : Μοσόχ qui semble venu de l'hébreu Mesech.
[143] En hébreu : Sélah. LXX : Σαλά
[144] LXX : Σαπμώθ; hébreu : Hatzarmaveth.
[145] En hébreu : Yarah; LXX : Ιαράχ.
[146] En hébreu : Obal: LXX : Εὐάλ.
[147] Genèse, XI, 10.
[148] En hébreu : Reou.
[149] En hébreu : Thérah. LXX : Θάρρα
[150] Josèphe transcrit de la même façon les deux noms hébreux Abram et Abraham. Lex LXX donnent Ἄβραμ et Ἄβρααμ.
[151] Ce chiffre de 922 est bien le total des chiffres qui suivent. Si donc on admet l'authenticité des chiffres partiels, cette leçon, qui n'est pas celle de tous les manuscrits, est la seule acceptable. Mais il est probable qu'il y a eu interpolation. Quelques manuscrits annoncent d'abord un total de 292 ans, ce qui se rapproche beaucoup du total biblique, qui est de 295. Seulement ces manuscrits donnent ensuite comme les premiers des chiffres qui sont ceux de la Genèse, augmentés chacun de 100 années. Le système de Josèphe semble différer à la fois de celui de la Bible et de celui des LXX, qui introduisent dans la liste des descendants de Sem un Kaïnan, père de Sélah à l'âge de 130 ans. Il faut croire que Josèphe s'est conformé aux indications bibliques pour les noms des fils de Sem et leur succession, mais en les faisant pères 100 ans plus tard que dans la Bible ; ou bien que tout le passage est interpolé ; dans ce cas, il faudrait garder 292 (293 ?) et corriger les chiffres suivants conformément au total.
[152] Genèse, XI, 27
[153] Σάρρα est l'unique transcription du nom hébreu Sarah, d'abord Saraï dans la Genèse jusqu'à XVII, 15. Les LXX ont Σάρα = Saraï et Σάρρα = Sarah. La Genèse donne pour filles à Haran : Milkha et Yiska, La tradition identifie, en effet (Sanh., 69b) Yiskah et Sarah. Josèphe remplace tout simplement l'une par l'autre.
[154] Gen., XI, 8 : Beour Kasdim. Les LXX ont seulement : ἐν τῇ χώρᾳ τῶν Χαλδαίων « dans le pays des Chaldéens ».
[155] La Genèse dit seulement (XI, 29) qu'Abraham épousa Saraï. Pour Josèphe, comme pour la tradition rabbinique, Sara est la fille de Haran et, par conséquent, la nièce d'Abraham.
[156] Confusion de Gen. (VI, 2) avec le fait que Moïse est mort à cet âge.
[157] Genèse, XXII, 20.
[158] En hébreu : Ouz, Bouz. LXX : Οὔζ, Βαύψ
[159] En hébreu : Kemouel. LXX : Καμουήλ
[160] En hébreu : Késed.
[161] En hébreu : Pildasch, Yidlaph. LXX : Φαλδές, Ἰελδάρ
[162] En hébreu : Tébah. LXX : Ταβέα
[163] En hébreu : Tahas, Ma'achak. LXX : Τοχός, Μοχά
IV
(1)[109] Οἱ δὲ Νώχου παῖδες τρεῖς ὄντες Σημᾶς καὶ Ἰαφθᾶς καὶ Χαμᾶς ἔτεσιν ἑκατὸν ἔμπροσθεν τῆς ἐπομβρίας γεγονότες, πρῶτοι κατελθόντες ἀπὸ τῶν ὀρῶν εἰς τὰ πεδία τὴν ἐν τούτοις οἴκησιν ἐποιήσαντο, καὶ τοὺς ἄλλους σφόδρα δεδιότας διὰ τὸν κατακλυσμὸν τὰ πεδία καὶ ὀκνηρῶς ἔχοντας πρὸς τὴν ἀπὸ τῶν ὑψηλῶν τόπων κατάβασιν ἔπεισαν θαρσήσαντας μιμητὰς αὐτῶν γενέσθαι. [110] Καὶ τὸ μὲν πεδίον, εἰς ὃ πρῶτον αὐτοὺς κατῴκισαν, καλεῖται Σεναάρ· τοῦ δὲ θεοῦ κελεύσαντος αὐτοὺς διὰ πολυανθρωπίαν στέλλειν ἀποικίας, ἵνα μὴ στασιάζοιεν πρὸς ἀλλήλους, ἀλλὰ γῆν πολλὴν γεωργοῦντες ἀφθονίας ἀπολαύοιεν τῶν καρπῶν, ὑπὸ ἀμαθίας παρήκουσαν τοῦ θεοῦ καὶ διὰ τοῦτο συμφοραῖς περιπεσόντες ᾔσθοντο τῆς ἁμαρτίας· [111] ἐπεὶ γὰρ ἤνθουν νεότητος πλήθει, πάλιν ὁ θεὸς αὐτοῖς συνεβούλευσε ποιεῖσθαι τὴν ἀποικίαν· οἱ δὲ οὐ κατὰ τὴν εὐμένειαν τὴν ἐκείνου νομίζοντες ἔχειν τὰ ἀγαθά, τὴν δ' ἰσχὺν αὐτοῖς τὴν οἰκείαν αἰτίαν τῆς εὐπορίας ὑπολαμβάνοντες οὐκ ἐπείθοντο. [112] Προσετίθεσαν δὲ τῷ παρακούειν τῆς τοῦ θεοῦ γνώμης καὶ τὸ κατ' ἐπιβουλὴν ὑπονοεῖν εἰς ἀποικίαν αὐτοὺς παρορμᾶν, ἵνα διαιρεθέντες εὐεπιχειρητότεροι γένωνται.
(2)[113] Ἐξῆρέ τε αὐτοὺς πρός τε ὕβριν τοῦ θεοῦ καὶ καταφρόνησιν Ναβρώδης, ὃς υἱωνὸς μὲν ἦν Χάμου τοῦ Νώχου, τολμηρὸς δὲ καὶ κατὰ χεῖρα γενναῖος· ἔπειθεν οὖν αὐτοὺς μὴ τῷ θεῷ διδόναι τὸ δι' ἐκεῖνον εὐδαιμονεῖν, ἀλλὰ τὴν ἰδίαν ἀρετὴν ταῦτα παρέχειν αὐτοῖς ἡγεῖσθαι, [114] καὶ περιίστα δὲ κατ' ὀλίγον εἰς τυραννίδα τὰ πράγματα μόνως οὕτως νομίζων ἀποστήσειν τοὺς ἀνθρώπους τοῦ φόβου τοῦ παρὰ τοῦ θεοῦ, εἰ χρώμενοι τῇ αὐτοῦ δυνάμει διατελοῖεν, ἀμυνεῖσθαί τε τὸν θεὸν πάλιν ἠπείλει τὴν γῆν ἐπικλύσαι θελήσαντα· πύργον γὰρ οἰκοδομήσειν ὑψηλότερον ἢ τὸ ὕδωρ ἀναβῆναι δυνηθείη, μετελεύσεσθαι δὲ καὶ τῆς τῶν προγόνων ἀπωλείας.
(3)[115] Τὸ δὲ πλῆθος πρόθυμον ἦν τοῖς Ναβρώδου ἕπεσθαι δόγμασι δουλείαν ἡγούμενοι τὸ εἴκειν τῷ θεῷ, καὶ τὸν πύργον ᾠκοδόμουν οὐδὲν ἀπολείποντες σπουδῆς οὐδὲ πρὸς τὸ ἔργον ὀκνηρῶς ἔχοντες· ἐλάμβανε δὲ θᾶττον ὕψος ἢ προσεδόκησεν ἄν τις ὑπὸ πολυχειρίας. [116] Τὸ μέντοι πάχος ἦν ἰσχυρὸν τοσοῦτον, ὥσθ' ὑπ' αὐτοῦ μειοῦσθαι τοῖς ὁρῶσι τὸ μῆκος. ᾠκοδομεῖτο δὲ ἐκ πλίνθου ὀπτῆς ἀσφάλτῳ συνδεδεμένης, ὡς ἂν μὴ περιρρέοι. Οὕτως δὲ μεμηνότας αὐτοὺς ὁρῶν ὁ θεὸς ἀφανίσαι μὲν ἐκ παντὸς οὐκ ἔκρινεν, ὅτι μηδ' ὑπὸ τῶν πρώτων ἀπολωλότων σωφρονισθεῖεν, [117] εἰς στάσιν δὲ αὐτοὺς ἐνέβαλεν ἀλλογλώσσους ἀπεργασάμενος καὶ ὑπὸ πολυφωνίας ποιήσας ἑαυτῶν ἀσυνέτους εἶναι. Ὁ δὲ τόπος ἐν ᾧ τὸν πύργον ᾠκοδόμησαν νῦν Βαβυλὼν καλεῖται διὰ τὴν σύγχυσιν τοῦ περὶ τὴν διάλεκτον πρῶτον ἐναργοῦς· Ἑβραῖοι γὰρ τὴν σύγχυσιν βαβὲλ καλοῦσι. [118] Περὶ δὲ τοῦ πύργου τούτου καὶ τῆς ἀλλοφωνίας τῶν ἀνθρώπων μέμνηται καὶ Σίβυλλα λέγουσα οὕτως· “Πάντων ὁμοφώνων ὄντων τῶν ἀνθρώπων πύργον ᾠκοδόμησάν τινες ὑψηλότατον ὡς ἐπὶ τὸν οὐρανὸν ἀναβησόμενοι δι' αὐτοῦ. Οἱ δὲ θεοὶ ἀνέμους ἐπιπέμψαντες ἀνέτρεψαν τὸν πύργον καὶ ἰδίαν ἑκάστῳ φωνὴν ἔδωκαν· καὶ διὰ τοῦτο Βαβυλῶνα συνέβη κληθῆναι τὴν πό [119] λιν.” περὶ δὲ τοῦ πεδίου τοῦ λεγομένου Σεναὰρ ἐν τῇ Βαβυλωνίᾳ χώρᾳ μνημονεύει Ἑστιαῖος λέγων οὕτως· “Τῶν δὲ ἱερέων τοὺς διασωθέντας τὰ τοῦ Ἐνυαλίου Διὸς ἱερώματα λαβόντας εἰς Σεναὰρ τῆς Βαβυλωνίας ἐλθεῖν.”
V
(1)[120] Σκίδνανται δὴ τὸ λοιπὸν ἐντεῦθεν ὑπὸ τῆς ἀλλογλωσσίας τὰς ἀποικίας ποιησάμενοι πανταχοῦ, καὶ γῆν ἕκαστοι κατελάμβανον τὴν ἐντυχοῦσαν καὶ εἰς ἣν αὐτοὺς ἦγεν ὁ θεός, ὡς πληρωθῆναι πᾶσαν αὐτῶν ἤπειρον μεσόγεών τε καὶ παράλιον· εἰσὶ δ' οἳ καὶ περαιωσάμενοι ναυσὶ τὰς νήσους κατῴκησαν. [121] Καὶ τῶν ἐθνῶν ἔνια μὲν διασώζει τὰς ὑπὸ τῶν κτισάντων κειμένας προσηγορίας, ἔνια δὲ καὶ μετέβαλεν, οἱ δὲ καὶ πρὸς τὸ σαφέστερον εἶναι δοκοῦν τοῖς παροικοῦσι τροπὴν ἔλαβον. Ἕλληνες δ' εἰσὶν οἱ τούτου καταστάντες αἴτιοι· ἰσχύσαντες γὰρ ἐν τοῖς ὕστερον ἰδίαν ἐποιήσαντο καὶ τὴν πάλαι δόξαν καλλωπίσαντες τὰ ἔθνη τοῖς ὀνόμασι πρὸς τὸ συνετὸν αὐτοῖς καὶ κόσμον θέμενοι πολιτείας ὡς ἀφ' αὑτῶν γεγονόσιν.
VI
(1)[122] Ἦσαν δὲ τῶν Νώχου παίδων υἱοί, ὧν ἐπὶ τιμῇ τοῖς ἔθνεσι τὰ ὀνόματα ἐπετίθεσαν οἱ γῆν τινα καταλαβόντες. Ἰαφθᾶ μὲν οὖν τοῦ Νώχου παιδὸς ἦσαν ἑπτὰ υἱοί. Κατοικοῦσι δὲ οὗτοι ἀπὸ Ταύρου καὶ Ἀμάνου τῶν ὀρῶν ἀρξάμενοι καὶ προῆλθον ἐπὶ μὲν τῆς Ἀσίας ἄχρι ποταμοῦ Τανάιδος, ἐπὶ δὲ τῆς Εὐρώπης ἕως Γαδείρων γῆν ἣν ἔτυχον καταλαμβάνοντες, καὶ μηδενὸς προκατῳκηκότος τὰ ἔθνη τοῖς αὑτῶν ἐκάλουν ὀνόμασιν. [123] Τοὺς γὰρ νῦν ὑφ' Ἑλλήνων Γαλάτας καλουμένους, Γομαρεῖς δὲ λεγομένους, Γόμαρος ἔκτισε. Μαγώγης δὲ τοὺς ἀπ' αὐτοῦ Μαγώγας ὀνομασθέντας ᾤκισεν, Σκύθας δὲ ὑπ' αὐτῶν προσαγορευομένους. [124] Τῶν δὲ Ἰαφθᾶ παίδων Ἰαυάνου καὶ Μάδου ἀπὸ μὲν τούτου Μαδαῖοι γίνονται ἔθνος, οἳ πρὸς Ἑλλήνων Μῆδοι κέκληνται, ἀπὸ δὲ Ἰαυάνου Ἰωνία καὶ πάντες Ἕλληνες γεγόνασι. Κατοικίζει δὲ καὶ Θεοβήλους Θεόβηλος, οἵτινες ἐν τοῖς νῦν Ἴβηρες καλοῦνται. [125] Καὶ Μεσχῆνοι δὲ ὑπὸ Μέσχου κτισθέντες Καππάδοκες μὲν ἄρτι κέκληνται, τῆς δὲ ἀρχαίας αὐτῶν προσηγορίας σημεῖον δείκνυται· πόλις γάρ ἐστι παρ' αὐτοῖς ἔτι καὶ νῦν Μάζακα, δηλοῦσα τοῖς συνιέναι δυναμένοις οὕτως ποτὲ προσαγορευθὲν πᾶν τὸ ἔθνος. Θείρης δὲ Θείρας μὲν ἐκάλεσεν ὧν ἦρξεν, Ἕλληνες δὲ Θρᾷκας αὐτοὺς μετωνόμασαν. [126] Καὶ τοσαῦτα μὲν ἔθνη ὑπὸ τῶν Ἰαφέθου παίδων κατοικεῖται· Γομάρου δὲ τριῶν υἱῶν γενομένων Ἀσχανάξης μὲν Ἀσχανάξους ᾤκισεν, οἳ νῦν Ῥήγινες ὑπὸ τῶν Ἑλλήνων καλοῦνται, Ῥιφάθης δὲ Ῥιφαθαίους τοὺς Παφλαγόνας λεγομένους, Θυγράμης δὲ Θυγραμαίους, οἳ δόξαν Ἕλλησι Φρύγες ὠνομάσθησαν. [127] Ἰαυάνου δὲ τοῦ Ἰάφθου τριῶν καὶ αὐτοῦ παίδων γενομένων Ἁλισᾶς μὲν Ἁλισαίους ἐκάλεσεν ὧν ἦρχεν, Αἰολεῖς δὲ νῦν εἰσι, Θάρσος δὲ Θαρσεῖς· οὕτως γὰρ ἐκαλεῖτο τὸ παλαιὸν ἡ Κιλικία. Σημεῖον δέ· Ταρσὸς γὰρ παρ' αὐτοῖς τῶν πόλεων ἡ ἀξιολογωτάτη καλεῖται μητρόπολις οὖσα τὸ ταῦ πρὸς τὴν κλῆσιν ἀντὶ τοῦ θῆτα μεταβαλόντων. [128] Χέθιμος δὲ Χέθιμα τὴν νῆσον ἔσχε, Κύπρος αὕτη νῦν καλεῖται, καὶ ἀπ' αὐτῆς νῆσοί τε πᾶσαι καὶ τὰ πλείω τῶν παρὰ θάλατταν Χέθη ὑπὸ Ἑβραίων ὀνομάζεται· μάρτυς δέ μου τῷ λόγῳ μία τῶν ἐν Κύπρῳ πόλεων ἰσχύσασα τὴν προσηγορίαν φυλάξαι· Κίτιον γὰρ ὑπὸ τῶν ἐξελληνισάντων αὐτὴν καλεῖται μηδ' οὕτως διαφυγοῦσα τοῦ Χεθίμου τὸ ὄνομα. Ἰαφθᾶ μὲν δὴ παῖδές τε καὶ υἱωνοὶ τοσαῦτα ἔσχον ἔθνη. [129] Ὃ δ' ἴσως ὑφ' Ἑλλήνων ἀγνοεῖται, τοῦτο προειπὼν τρέψομαι πρὸς τὴν ἀφήγησιν ὧν κατέλιπον. Τὰ γὰρ ὀνόματα διὰ τὸ τῆς γραφῆς εὐπρεπὲς ἡλλήνισται πρὸς ἡδονὴν τῶν ἐντευξομένων· οὐ γὰρ ἐπιχώριος ἡμῖν ὁ τοιοῦτος αὐτῶν τύπος, ἀλλ' ἕν τε αὐτῶν σχῆμα καὶ τελευτὴ μία, Νῶχός τέ τοι Νῶε καλεῖται καὶ τοῦτον τὸν τύπον ἐπὶ παντὸς τηρεῖ σχήματος.
(2)[130] Οἱ δὲ Χάμου παῖδες τὴν ἀπὸ Συρίας καὶ Ἀμάνου καὶ Λιβάνου τῶν ὀρῶν γῆν κατέσχον, ὅσα πρὸς θάλασσαν αὐτῆς ἐτέτραπτο καταλαβόντες καὶ τὰ μέχρι τοῦ ὠκεανοῦ ἐξιδιωσάμενοι· αἱ μέντοι προσηγορίαι τῶν μὲν καὶ παντελῶς ἐξίτηλοι γεγόνασιν, ἐνίων δὲ μεταβαλοῦσαι καὶ μεταρρυθμισθεῖσαι πρὸς ἑτέρας δύσγνωστοι τυγχάνουσιν, ὀλίγοι δὲ οἱ φυλάξαντες ἀκεραίους τὰς προσηγορίας ὑπάρχουσι. [131] Τεσσάρων γὰρ Χάμου παίδων γενομένων Χουσαῖον μὲν οὐδὲν ἔβλαψεν ὁ χρόνος· Αἰθίοπες γὰρ ὧν ἦρξεν ἔτι καὶ νῦν ὑπὸ ἑαυτῶν τε καὶ τῶν ἐν τῇ Ἀσίᾳ πάντων Χουσαῖοι καλοῦνται. [132] Ἐτηρήθη δὲ καὶ Μερσαίοις ἡ κατὰ τὴν προσηγορίαν μνήμη· τὴν γὰρ Αἴγυπτον Μέρσην καὶ Μερσαίους τοὺς Αἰγυπτίους ἅπαντες οἱ ταύτῃ καλοῦμεν. Ἔκτισε δὲ καὶ Φούδης τὴν Λιβύην Φούτους ἀπ' αὐτοῦ καλέσας τοὺς ἐπιχωρίους. [133] Ἔστι δὲ καὶ ποταμὸς ἐν τῇ Μαύρων χώρᾳ τοῦτο ἔχων τὸ ὄνομα, ὅθεν καὶ τοὺς πλείστους τῶν Ἑλληνικῶν ἱστοριογράφων ἔστιν ἰδεῖν μεμνημένους τοῦ ποταμοῦ καὶ τῆς παρακειμένης αὐτῷ χώρας Φούτης λεγομένης. Μετέβαλε δὲ ὃ νῦν αὐτῇ ἐστιν ὄνομα ἀπὸ τῶν Μεσράμου υἱῶν Λίβυος λεγομένου· μετ' οὐ πολὺ δ' ἐροῦμεν τὴν αἰτίαν, δι' ἣν αὐτὴν καὶ Ἀφρικὴν προσαγορεύεσθαι συμβέβηκε. [134] Χαναναῖος δὲ τέταρτος ὢν Χάμου παῖς τὴν νῦν Ἰουδαίαν καλουμένην οἰκίσας ἀπ' αὐτοῦ Χαναναίαν προσηγόρευσεν. Γίνονται δὲ παῖδες ἐξ αὐτῶν Χούσου μὲν ἕξ, ὧν Σάβας μὲν Σαβαίους, Εὐίλας δὲ Εὐιλαίους ἔκτισεν, οἳ νῦν Γαιτοῦλοι λέγονται, Σαβάθης δὲ Σαβαθηνούς, ὀνομάζονται δὲ Ἀστάβαροι παρ' Ἕλλησιν· [135] οἰκίζει δὲ καὶ Σαβάκτας Σαβακτηνούς· Ῥάμος δὲ Ῥαμαίους ᾤκισε καὶ δύο παῖδας ἔσχεν, ὧν Ἰουδάδας μὲν Ἰουδαδαίους Αἰθιοπικὸν ἔθνος τῶν ἑσπερίων οἰκίσας ἐπωνύμους αὐτῷ κατέλιπε, Σαβαίους δὲ Σαβαῖος· Ναβρώδης δὲ Χούσου υἱὸς ὑπομείνας παρὰ Βαβυλωνίοις ἐτυράννησεν, ὡς καὶ πρότερόν μοι δεδήλωται. [136] Τῶν δὲ Μεσραίου παίδων ὀκτὼ γενομένων οἱ πάντες τὴν ἀπὸ Γάζης ἕως Αἰγύπτου γῆν κατέσχον, μόνου δὲ Φυλιστίνου τὴν ἐπωνυμίαν ἡ χώρα διεφύλαξε· Παλαιστίνην γὰρ οἱ Ἕλληνες αὐτοῦ τὴν μοῖραν καλοῦσι. [137] Τῶν δὲ ἄλλων, Λουμαίου καὶ Ἀναμία καὶ Λαβίμου τοῦ μόνου κατοικήσαντος ἐν Λιβύῃ καὶ ὧδε τὴν χώραν ἀπ' αὐτοῦ καλέσαντος, Νεδέμου τε καὶ Πεθρωσίμου καὶ Χεσλοίμου καὶ Χεφθώμου πέρα τῶν ὀνομάτων οὐδὲν ἴσμεν· ὁ γὰρ Αἰθιοπικὸς πόλεμος, περὶ οὗ δηλώσομεν ὕστερον, ἀναστάτους αὐτῶν τὰς πόλεις ἐποίησεν. [138] Ἐγένοντο δὲ καὶ Χαναναίου παῖδες, Σιδώνιος, ὃς καὶ πόλιν ἐπώνυμον ἔκτισεν ἐν τῇ Φοινίκῃ, Σιδὼν δ' ὑφ' Ἑλλήνων καλεῖται· Ἀμαθοῦς δὲ Ἀμάθουν κατῴκισεν, ἥτις ἔστι καὶ νῦν ὑπὸ μὲν τῶν ἐπιχωρίων Ἀμάθη καλουμένη, Μακεδόνες δ' αὐτὴν Ἐπιφάνειαν ἀφ' ἑνὸς τῶν ἐπιγόνων ἐπωνόμασαν· Ἀρουδαῖος δὲ Ἄραδον τὴν νῆσον ἔσχεν· Ἀρουκαῖος δὲ Ἄρκην τὴν ἐν τῷ Λιβάνῳ. [139] Τῶν δὲ ἄλλων ἑπτά, Εὐαίου Χετταίου Ἰεβουσαίου Ἀμορραίου Γεργεσαίου Σειναίου Σαμαραίου, πλὴν τῶν ὀνομάτων ἐν ταῖς ἱεραῖς βίβλοις οὐδὲν ἔχομεν· Ἑβραῖοι γὰρ αὐτῶν ἀνέστησαν τὰς πόλεις ἐκ τοιαύτης αἰτίας ἐν συμφορᾷ γενομένας·
(3)[140] Νῶχος μετὰ τὴν ἐπομβρίαν τῆς γῆς κατασταθείσης εἰς τὴν αὐτῆς φύσιν ἐπ' ἔργα χωρεῖ καὶ καταφυτεύσας αὐτὴν ἀμπέλοις, ἡνίκα τοῦ καρποῦ τελεσφορηθέντος καθ' ὥραν ἐτρύγησε καὶ παρῆν εἰς χρῆσιν ὁ οἶνος, θύσας ἐν εὐωχίαις ἦν. [141] Μεθυσθεὶς δὲ εἰς ὕπνον καταφέρεται καὶ γεγυμνωμένος παρακόσμως ἔκειτο. Θεασάμενος δὲ αὐτὸν ὁ νεώτατος τῶν παίδων τοῖς ἀδελφοῖς ἐπιγελῶν δείκνυσιν· οἱ δὲ περιστέλλουσι τὸν πατέρα. [142] Καὶ Νῶχος αἰσθόμενος τοῖς μὲν ἄλλοις παισὶν εὐδαιμονίαν εὔχεται, τῷ δὲ Χαμᾷ διὰ τὴν συγγένειαν αὐτῷ μὲν οὐ κατηράσατο, τοῖς δ' ἐγγόνοις αὐτοῦ· καὶ τῶν ἄλλων διαπεφευγότων τὴν ἀρὰν τοὺς Χαναναίου παῖδας μέτεισιν ὁ θεός. Καὶ περὶ μὲν τούτων ἐν τοῖς ἑξῆς ἐροῦμεν.
(4)[143] Σημᾷ δὲ τῷ τρίτῳ τῶν Νώχου υἱῶν πέντε γίνονται παῖδες, οἳ τὴν μέχρι τοῦ κατ' Ἰνδίαν ὠκεανοῦ κατοικοῦσιν Ἀσίαν ἀπ' Εὐφράτου τὴν ἀρχὴν πεποιημένοι. Ἔλυμος μὲν γὰρ Ἐλυμαίους Περσῶν ὄντας ἀρχηγέτας κατέλιπεν· Ἀσσούρας δὲ Νίνον οἰκίζει πόλιν καὶ τοὺς ὑπηκόους Ἀσσυρίους ἐπωνόμασεν, οἳ μάλιστα εὐδαιμόνησαν· [144] Ἀρφαξάδης δὲ τοὺς νῦν Χαλδαίους καλουμένους Ἀρφαξαδαίους ὠνόμασεν ἄρξας αὐτῶν· Ἀραμαίους δὲ Ἄραμος ἔσχεν, οὓς Ἕλληνες Σύρους προσαγορεύουσιν· οὓς δὲ Λυδοὺς νῦν καλοῦσι, Λούδους δὲ τότε, Λούδας ἔκτισε. [145] Τῶν δὲ Ἀράμου παίδων τεσσάρων ὄντων Οὔσης μὲν κτίζει τὴν Τραχωνῖτιν καὶ Δαμασκόν, μέση δ' ἐστὶ τῆς Παλαιστίνης καὶ κοίλης Συρίας· Ἀρμενίαν δὲ Ὄτρος, καὶ Γεθέρης Βακτριανούς, Μήσας δὲ Μησαναίους, Σπασίνου Χάραξ ἐν τοῖς νῦν καλεῖται. [146] Ἀρφαξάδου δὲ παῖς γίνεται Σάλης, τοῦ δὲ Ἕβερος, ἀφ' οὗ τοὺς Ἰουδαίους Ἑβραίους ἀρχῆθεν ἐκάλουν· Ἕβερος δὲ Ἰούκταν καὶ Φάλεγον ἐγέννησεν· ἐκλήθη δὲ Φάλεγος, ἐπειδὴ κατὰ τὸν ἀποδασμὸν τῶν οἰκήσεων τίκτεται· φαλὲκ γὰρ τὸν μερισμὸν Ἑβραῖοι καλοῦσιν. [147] Ἰούκτᾳ δὲ τῶν Ἑβέρου παίδων ἦσαν υἱοὶ Ἐλμόδαδος Σάλεφος Ἀζερμώθης Εἰράης Ἐδώραμος Οὐζάλης Δαήλης Ἤβαλος Ἀβιμάηλος Σάφας Ὀφίρης Εὐίλης Ἰόβηλος. Οὗτοι ἀπὸ Κωφῆνος ποταμοῦ τῆς Ἰνδικῆς καὶ τῆς πρὸς αὐτῇ Σηρίας τινὰ κατοικοῦσι. Ταῦτα μὲν περὶ τῶν Σημᾶ παίδων ἱστορήσθω.
(5)[148] Ποιήσομαι δὲ περὶ Ἑβραίων τὸν λόγον· Φαλέγου γὰρ τοῦ Ἑβέρου γίνεται παῖς Ῥεούς· τούτου δὲ Σεροῦγος, ᾧ Ναχώρης υἱὸς τίκτεται· τούτου δὲ Θέρρος· πατὴρ δὲ οὗτος Ἁβράμου γίνεται, ὃς δέκατος μέν ἐστιν ἀπὸ Νώχου, δευτέρῳ δ' ἔτει καὶ ἐνενηκοστῷ πρὸς ἐνακοσίοις μετὰ τὴν ἐπομβρίαν ἐγένετο. [149] Θέρρος μὲν γὰρ ἑβδομηκοστῷ ποιεῖται τὸν Ἅβραμον· Ναχώρης δὲ Θέρρον εἰκοστὸν αὐτὸς [ἔτος] καὶ ἑκατοστὸν ἤδη γεγονὼς ἐγέννησε· Σερούγῳ δὲ Ναχώρης τίκτεται περὶ ἔτος δεύτερον καὶ τριακοστὸν καὶ ἑκατοστόν· Ῥοῦμος δὲ Σεροῦγον ἔτη τριάκοντα γεγονὼς πρὸς τοῖς ἑκατόν· ἐν δὲ τοῖς αὐτοῖς ἔτεσι καὶ Ῥοῦμον Φάλεγος ἔσχεν· [150] Ἕβερος δὲ τετάρτῳ καὶ τριακοστῷ πρὸς τοῖς ἑκατὸν γεννᾷ Φάλεγον γεννηθεὶς αὐτὸς ὑπὸ Σέλου τριακοστὸν ἔτος ἔχοντος καὶ ἑκατοστόν, ὃν Ἀρφάξαδος ἐτέκνωσε κατὰ πέμπτον καὶ τριακοστὸν ἔτος πρὸς τοῖς ἑκατόν· Σημᾷ δὲ υἱὸς Ἀρφαξάδης ἦν μετὰ ἔτη δώδεκα τῆς ἐπομβρίας γενόμενος. [151] Ἅβραμος δὲ εἶχεν ἀδελφοὺς Ναχώρην καὶ Ἀράνην· τούτων Ἀράνης μὲν υἱὸν καταλιπὼν Λῶτον καὶ Σάρραν καὶ Μελχὰν θυγατέρας ἐν Χαλδαίοις ἀπέθανεν ἐν πόλει Οὐρῆ λεγομένῃ τῶν Χαλδαίων, καὶ τάφος αὐτοῦ μέχρι νῦν δείκνυται. Γαμοῦσι δὲ τὰς ἀδελφιδὰς Μελχὰν μὲν Ναχώρης Σάρραν δὲ Ἅβραμος. [152] Θέρρου δὲ μισήσαντος τὴν Χαλδαίαν διὰ τὸ Ἀράνου πένθος μετοικίζονται πάντες εἰς Χαρρὰν τῆς Μεσοποταμίας, ὅπου καὶ Θέρρον τελευτήσαντα θάπτουσιν ἔτη βιώσαντα πέντε καὶ διακόσια· συνετέμνετο γὰρ ἤδη τοῖς ἀνθρώποις τὸ ζῆν καὶ βραχύτερον ἐγίνετο μέχρι τῆς Μωυσέος γενέσεως, μεθ' ὃν ὅρος ἦν τοῦ ζῆν ἑκατὸν ἔτη πρὸς τοῖς εἴκοσι τοσαῦθ' ὁρίσαντος τοῦ θεοῦ, ὅσα καὶ Μωυσεῖ συνέβη βιῶναι. [153] Ναχώρῃ μὲν οὖν ἐκ τῆς Μελχᾶς ὀκτὼ παῖδες ἐγένοντο, Οὖξος Βαοῦξος Μαουῆλος Ζάχαμος Ἀζαοῦος Ἰαδελφᾶς Ἰαδαφᾶς Βαθουῆλος· οὗτοι μὲν Ναχώρου παῖδες γνήσιοι· Ταβαῖος γὰρ καὶ Γάδαμος καὶ Τααῦος καὶ Μαχᾶς ἐκ Ῥούμας παλλακῆς αὐτῷ γεγόνασι. Βαθουήλῳ δὲ τῶν Ναχώρου γνησίων παίδων γίνεται Ῥεβέκκα θυγάτηρ καὶ Λάβανος υἱός.